Ce jeudi 26 novembre, le Parlement européen a adopté son rapport 2018-2019 sur l’état des droits fondamentaux dans l’UE, et a fait part de ses vives préoccupations.
Les députés européen ont fermement condamné, lors de la réunion du Parlement européen ce 26 novembre, les efforts de certains États membres de l’UE pour affaiblir la séparation des pouvoirs et l’indépendance du pouvoir judiciaire et réitèrent le besoin critique d’un mécanisme européen sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux.
Ils signalent des atteintes à la liberté, à l’indépendance et au pluralisme des médias, soulignant le rôle démocratique des journalistes et des lanceurs d’alerte.
Ils appellent également les États membres à s’abstenir d’adopter des lois restreignant la liberté de réunion et à mettre fin aux interventions disproportionnées et violentes des forces de l’ordre.
Protection des personnes défavorisées
Les groupes vulnérables (en particulier les femmes, les personnes handicapées, les personnes âgées, les enfants, les migrants, les Roms, les gens du voyage et les personnes LGBTI +) ont été touchés de manière disproportionnée par les réductions des dépenses publiques, affirment les députés, et appellent à des politiques qui prennent en compte les droits sociaux.
Ils ont également attiré l’attention sur l’importance d’une transition environnementale juste, protégeant les jeunes privés de logement et les enfants vivant dans la pauvreté.
Le rapport 2018-2019 sur l’état des droits fondamentaux dans l’UE condamne les «réactions négatives organisées» contre l’égalité des sexes et les droits des femmes, y compris la santé et les droits sexuels et reproductifs, soulignant le droit à des méthodes contraceptives modernes et à des avortements sûrs et légaux.
Il condamne également fermement le taux alarmant de fémicide dans l’UE et la ségrégation des femmes roms dans les soins de santé maternelle, appelant à l’interdiction immédiate de cette pratique discriminatoire, ainsi qu’à des recours pour les victimes de stérilisation forcée.
Le Parlement se déclare gravement préoccupé par les informations selon lesquelles les demandeurs d’asile sont confrontés à de violents refoulements et par la situation humanitaire dans les hotspots. Les intimidations, les arrestations et les poursuites pénales contre des organisations et des individus pour avoir fourni une assistance humanitaire doivent cesser. Des couloirs humanitaires et des programmes de visas humanitaires doivent être mis en place.
Lutter contre l’extrémisme
Les députés avertissent que les discours de haine et les différentes formes de racisme sont en train de se normaliser, non seulement par les extrémistes mais aussi par certains représentants du gouvernement ou dirigeants politiques, et appellent à une interdiction effective des groupes néo-fascistes et néo-nazis. Ils condamnent également toutes les attaques contre les chrétiens et appellent à leur égalité de traitement en Europe et dans le monde, à la suite d’attaques contre des lieux de culte chrétien.
De plus, le Parlement européen s’est dit préoccupé par le rétrécissement de l’espace de la société civile. Il a également souligné les risques liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle et au traitement des données à des fins de manipulation comportementale; de même qu’il a appelé à des normes européennes communes des conditions de détention conformes au droit international. Le rapport a été adopté par 330 voix pour, 298 contre et 65 abstentions.