Les résultats préliminaires de l’étude intitulée « les effets de la politique budgétaire sur la pauvreté et les inégalités au Maroc » ont été restitués lors d’un séminaire organisé aujourd’hui par la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF), l’Observatoire National pour le Développement Humain (ONDH) et l’Agence Française de Développement (AFD), au siège du Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST).
Cette étude, réalisée avec l’appui de l’Union Européenne et fruit d’un travail collaboratif entre les trois institutions susmentionnées, s’est basée sur une approche rénovée qui puise son fondement du cadre analytique développé par l’Institut « Engagement pour l’Equité » (CEQ), en s’appuyant sur les données émanant de l’enquête Panel des ménages (vague 2017) de l’ONDH.
On apprend ainsi que l’application de ce cadre analytique au contexte marocain s’est avéré utile pour mettre en lumière plusieurs questions importantes en rapport avec la politique budgétaire dont notamment le degré de progressivité des impôts et des transferts, l’ampleur des bénéficiaires directs et indirects des dépenses budgétaires au même titre que le repérage des catégories sociales qui supportent le fardeau de l’impôt. Sur la base des résultats du diagnostic, l’étude a permis de faire ressortir quelques leviers de réponses susceptibles de rehausser l’efficacité et l’efficience de la politique budgétaire en matière de lutte contre la pauvreté et les inégalités.
Le débat animé lors de ce séminaire a porté sur certains aspects méthodologiques et conceptuels de l’étude au même titre que sur les recommandations formulées dans le but de maximiser les effets redistributifs de la politique budgétaire au Maroc. D’autres aspects importants ont été mis en relief dont notamment l’impératif de placer la réforme de la politique budgétaire au centre de la réflexion sur le nouveau modèle de développement national.
Ainsi, pour tendre vers une politique budgétaire orientée davantage en faveur de l’équité sociale, il a été recommandé d’optimiser les dispositifs budgétaires à l’œuvre et accroître significativement leur rendement. Cela passe par une amélioration de la qualité du ciblage, un rehaussement conséquent de l’efficience des dépenses afférent aux services publics, un relèvement substantiel de la cohérence des filets sociaux, une amélioration de la neutralité économique de la TVA, une optimisation des dépenses afférent aux subventions des produits de base et un ancrage des mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux.
La deuxième recommandation à mentionner est celle d’inscrire la question de l’inclusivité au centre des politiques publiques devant forger l’ossature du développement national notamment par le biais de l’instauration des bases d’un régime de croissance inclusive, à travers une territorialisation des politiques publiques de lutte contre les inégalités et part l’insertion de la lutte contre la pauvreté et les inégalités dans le cadre d’un chantier sociétal.