Surveiller de plus près le risque de liquidité est devenu une des préoccupations majeures des acteurs de surveillance et de contrôle. Cette préoccupation est née avec la crise financière de 2008 qui a mis en exergue le rôle central de la gestion de la liquidité dans la stabilité du système bancaire. Il est utile de rappeler que la défaillance de banques bien notées par les agences a remis en cause la robustesse des dispositifs de contrôle et a semé le doute sur le niveau réel de maîtrise des risques. « La crise a été une épreuve dure à surmonter mais elle a motivé le lancement d’une restructuration profonde de l’écosystème bancaire. Le risque de liquidité est devenu, ainsi, au centre des préoccupations des acteurs de surveillance et de contrôle à savoir, les régulateurs, les superviseurs, le management des banques et les professionnels du contrôle notamment, les commissaires aux comptes et les auditeurs internes et externes », apprend-on dans une note de CDG Capital. Ladite note est une synthèse d’un mémoire d’expertise-comptable de Itimad Ouazzani, responsable du Pôle Pilotage et Contrôle au sein de CDG Capital.
La thématique en question revêt une grande importance étant donné que les professionnels du contrôle amenés à évaluer l’efficacité du dispositif de gestion et de contrôle du risque de liquidité bancaire sont confrontés à plusieurs défis :
- La criticité du risque de liquidité en raison de son caractère multi-originel et systémique ;
- La technicité élevée du sujet et la diversité des connaissances requises ;
- Et la diversité des pratiques en la matière.
L’intérêt porté au sujet est dû également au fait que les professionnels du contrôle ne sont pas encore dotés d’une démarche d’évaluation holistique. « Les démarches existantes couvrent en priorité les volets réglementaires, notamment le ratio de liquidité. La couverture des autres composantes du dispositif demeure partielle ou globalement synthétique », informe la même source.
La présente étude a pour objectif de doter les professionnels de contrôle du système bancaire d’un référentiel d’évaluation du dispositif de gestion et de contrôle du risque de liquidité. Elle propose des éléments de réponse aux difficultés rencontrées en alliant normes, réglementation, techniques ALM et bonnes pratiques.
Dans le secteur bancaire, les asymétries d’échéances entre les emplois et les ressources génèrent une zone de vulnérabilité intrinsèque au modèle économique bancaire, à savoir l’incapacité potentielle de couvrir, dans des conditions normales, les engagements à leur échéance. Il s’agit du risque de liquidité. C’est un risque qui nécessite un suivi proactif et adéquat.
Au Maroc, la gestion et le contrôle du risque de liquidité sont encadrés par deux textes spécifiques, à savoir :
La directive 31/G/2007 relative au dispositif de gestion du risque de liquidité et, la circulaire 15/G/2013 relative au ratio de liquidité des banques « LCR » en remplacement du coefficient de liquidité à compter de juillet 2015. D’autres circulaires et directives encadrent d’une manière globale la gouvernance, le contrôle interne bancaire et la gestion des risques contribuant ainsi au renforcement du dispositif de gestion du risque de liquidité.
Dans la note de synthèse de CDG Capital, la démarche d’évaluation du dispositif de gestion et de contrôle du risque de liquidité couvre 14 composantes structurées sur la base de la réglementation, des normes internationales.
Elle développe pour chaque composante les points clés à examiner, les risques y afférents (environnement, instance de gouvernance, ALM, procédures, système d’information…) en proposant les bonnes pratiques courantes ou émergentes ainsi que les recommandations des experts.
Il ressort de la même source d’information que la gestion du risque de liquidité est un métier d’experts, dont les pratiques peuvent changer sensiblement d’une banque à l’autre. Cela concerne tout particulièrement les techniques relatives aux méthodes d’écoulement du bilan, de définition et de calibrage des limites et de construction des scénarii de stress tests. La banque centrale veille à la cohérence d’ensemble et œuvre pour l’adoption des bonnes pratiques.
Les détails de la démarche d’évaluation du dispositif de gestion et de contrôle du risque de liquidité dans la note de synthèse de CDG Capital.