Le Conseil national des droits de l’homme s’est enfin prononcé sur l’affaire de Hajar Raissouni qui a défrayé la chronique ces jours-ci. « C’est avec intérêt que le CNDH suit le débat sur les libertés individuelles et la question de l’interruption volontaire de la grossesse qu’a pu susciter, parmi nos concitoyens, l’arrestation de Madame Hajar Raissouni », précise un communiqué de l’instance.
Ainsi, le Conseil a pris connaissance des réflexions et positions de l’opinion publique concernant la question des libertés individuelles et de la vie privée et condamne, par la même occasion, les attaques et insultes, de nature discriminatoire, proférées par certains contre la personne concernée, précise-t-on.
Dans ce sens, il est porté à la connaissance de l’opinion publique que le Conseil présentera, au cours des jours à venir, ses recommandations d’amendement du Code pénal, en cours de discussion au sein de la commission de la législation et des droits de l’Homme de la Chambre des représentants.
« Le CNDH est rassuré de pouvoir compter sur le soutien et l’appui des citoyens à ses recommandations relatives à la protection des libertés individuelles et de la vie privée, et ce, en respect, entre autres, des dispositions constitutionnelles concernant la garantie des droits et libertés fondamentaux, notamment, le paragraphe 1er de l’article 24 et les instruments internationaux ratifiés par le Maroc », annonce-t-on. Il n’est nullement précisé sur quoi portera cet amendement ; est-ce sur les libertés individuelles garanties par la loi suprême du pays ? Ou bien que l’avortement ?
« En espérant que la mise en liberté de Madame Hajar Raissouni et de son partenaire pourra se faire de manière prompte, le CNDH s’attend à ce que les débats et les expressions publiques puissent constituer un tournant mettant fin à l’hésitation des acteurs politiques quant à l’harmonisation du cadre législatif de notre pays avec les dispositions de sa Constitution et les instruments internationaux ratifiés par le Maroc et l’adaptation de ce cadre avec les pratiques sociétales », précise le communiqué du CNDH.
Par ailleurs, le conseil a désigné un représentant pour l’observation du procès de la journaliste et de son compagnon, Refaat Amin, et de toutes les personnes poursuivies dans le cadre de cette affaire.