Le Conseil de sécurité de l’ONU va examiner à nouveau la question du Sahara en Octobre prochain, et le Maroc va fêter le 6 Novembre 2025 le cinquantenaire de la Glorieuse Marche verte. Malheureusement, le conflit sur le Sahara marocain dure depuis 50 ans, et connait une impasse diplomatique, avec une fragilisation du cessez-le-feu signé en 1991, suite à l’opération de Guerguerat du 13 Novembre 2020.
La mission du Minurso dont le rôle était d’organiser un référendum est obsolète, et elle se contente de jouer le rôle d’observateur. L’action de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général Staffan de Mistura est marginalisée depuis l’arrêt en 2019 des négociations directes dans le cadre des Tables rondes.
Or une nouvelle dynamique a émergé ces dernières années. Les avancées en faveur du Maroc ont commencé le 10 Décembre 2020 par la reconnaissance par le président américain Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, et par le soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 à l’ONU. Le 28 Juin 2024, ce fût le tour de l’Allemagne de considérer le plan d’autonomie marocain comme « une bonne base et un très bon fondement pour le règlement définitif du différend autour du Sahara ». Le président français Emmanuel Macron a de son côté réaffirmé solennellement le 29 Octobre 2024 devant le Parlement marocain que « Le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». L’Espagne soutient pleinement le plan marocain sur le Sahara a déclaré le ministre des affaires étrangères José Manuel Albares le 17 Avril 2025 à son collègue marocain en visite à Madrid. En Juin 2025, le Royaume-Uni s’est également rallié au soutien au plan d’autonomie marocain sur le Sahara.
Outre ces importants pays, on décompte 116 Etats membres de l’ONU qui soutiennent le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara en Afrique, Amérique, Asie, et Europe. Pour marquer leur attachement à la cause marocaine 29 pays ont ouvert des Consulats généraux à Laâyoune ou Dakhla. Enfin, dans le « Groupe des amis du Sahara occidental » qui compte cinq pays, quatre sont en faveur du Maroc : Etats-Unis, France, Espagne, Royaume-Uni.
Le Maroc pendant ces cinquante ans a développé considérablement ses Provinces du Sud. Depuis 2015, le nouveau modèle de développement de ces Provinces a mobilisé 77 Milliards de Dh en infrastructures, capital humain et diversification productive. En 2024, Dakhla-Oued Eddahab a affiché plus de 10% de croissance du PIB avec un PIB par habitant de 80.996 Dh, devant Laayoune-Sakia El Hamra (PIB par habitant 71.426 Dh). Un effort très important a été fourni au niveau des infrastructures : Voie express Tiznit-Dakhla, construction du port Atlantique de Dakhla, de nombreux projets dans les énergies renouvelables, l’agriculture et le secteur halieutique.
Afin de préparer le Conseil de sécurité de l’ONU d’Octobre 2025, notre diplomatie sous les hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été très active. C’est ainsi que notre ministre des affaires étrangères Nasser Bourita, a échangé avec son homologue russe Sergueï Lavrov sur le Partenariat stratégique maroco-russe. Le 15 Septembre 2025, il s’est rendu à Pékin à l’invitation du Chef de la diplomatie chinoise Wang Yi. Il a également accueilli une délégation du Congrès américain, et s’est rapproché des membres non-permanents du Conseil de sécurité qui sont la Slovénie, la Corée du Sud, le Pakistan, la Sierra Léone, le Danemark, la Grèce, le Guyana, le Panama et la Somalie.
Rappelons que pour qu’une résolution soit votée au Conseil de sécurité, il faut 9 votes sur 15, et aucun véto des membres permanents : Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France. En Avril 2025, le Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain, et a indiqué que le président Donald Trump suit personnellement ce dossier. C’est aussi qu’il a envoyé son Conseiller pour l’Afrique du Nord Massad Boulos à la fin du mois de Juillet dernier en Tunisie, en Libye, et en Algérie.
En conclusion, il est très difficile de prévoir le contenu de la prochaine résolution du Conseil de sécurité du mois d’Octobre 2025 sur la question du Sahara. Ce qu’il faut espérer, c’est qu’elle rompt avec l’attentisme en adoptant une approche réaliste et pragmatique. Il serait souhaitable qu’elle indique que la seule solution viable pour régler la question du Sahara, est celle de l’autonomie sous souveraineté marocaine.
Elle devrait charger l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU des négociations avec les parties concernées sur le plan d’autonomie marocain. Le rôle de la Minurso, dont il faudrait changer le nom, doit outre le maintien de la paix, évoluer vers une présence politique et institutionnelle, favorisant la mise en œuvre d’accords et de projets de développement dans la région. Ceci afin de faire émerger un nouvel ordre de stabilité, de sécurité et de développement favorable à la relance de l’Unité maghrébine.
Ecrit par Jawad Kerdoudi
Président de l’IMRI