En 2019, 2,4 Mds de DH seront investis dans l’exploration par les partenaires de l’Onhym. Les détails avec Amina Benkhadra, Directeur général de l’Office national des hydrocarbures du Maroc.
Ecoactu : Entre 2000 et 2018, 27,74 Mds de DH ont été investis dans l’exploration pétrolière. L’Onhym a contribué à hauteur de 4%. Pourquoi cette part aussi minime de l’Office ?
Amina Benkhadra : L’exploration est un secteur très risqué et très capitalistique. En termes de ressources financières, l’Onhym dispose de moyens très limités. Cela fait à peu près 8 ou 9 ans que nous ne recevons plus de subventions étatiques. Nous travaillons avec nos propres ressources qui proviennent de la vente du gaz de Meskala, du Gharb et des autres produits du portefeuille minier que nous avions avant. C’est pour dire que nos ressources sont vraiment très réduites.
Nous en tant qu’Onhym, nous élaborons un certain nombre d’études sur le plan géologique, d’intégration de toutes les nouvelles données développées par nos partenaires pour aider à mieux comprendre le système et la région sur laquelle nous travaillons.
Notre principale mission consiste à faire de la promotion à l’international avec des présentations techniques de qualité sur les bassins, leur enjeu, leur potentiel pour susciter l’intérêt des investisseurs. Les équipes de l’Onhym participent à toutes les conférences d’intérêt au niveau mondial que ce soit aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique… pour faire de la promotion. L’objectif de cette participation est de partager l’information dont nous disposons et pour attirer les investisseurs qui pourraient manifester un intérêt.
C’est grâce à tous ces efforts que nous avons réussi à attirer avant la crise de 2014 une trentaine de sociétés. Aujourd’hui nous en sommes à 13/15. Ce sont elles qui font les 97% des travaux de recherche. Les 2,4 Mds de DH de 2018 sont investis par nos partenaires. L’Onhym a déboursé 33 MDH.
Le problème de financement se pose et pourtant à l’occasion de chaque Budget, l’Onhym verse des subventions à l’Etat ?
Effectivement depuis quelques années, nous versons des subventions à l’Etat. Malgré les problèmes de financement, il a été jugé nécessaire de contribuer au budget. Ce qui est assez pesant dans un secteur comme le nôtre, un secteur très risqué et très capitalistique parce que nous devons trouver les fonds pour donner une impulsion forte à l’investissement.
En 2019, il est prévu un budget d’investissement de 2,4 Mds de DH pour poursuivre l’exploration. Quels sont les principaux sites sur lesquels vous allez vous concentrer et quels sont les projets objet d’investissement ?
Avec les 2,4 Mds de DH de nos partenaires, il y aura 1.300 km de sismiques 2D, le forage de 7 puits d’exploration essentiellement dans le Gharb et 2 puits de développement dans la région de Tendrara. Et puis l’Onhym continuera à travailler sur d’autres projets sur l’Atlantique, sur le Prérif où nous avons une compagne de sismique en cours de traitement et puis pour les autres bassins, nous faisons de l’intégration des données pour interprétation.
Différentes opérations de forage ont été menées par l’Onhym et ses partenaires. Toutefois ces opérations se sont soldées par des résultats non concluants. Cela ne risque-t-il pas de dissuader les investisseurs potentiels à venir explorer au Maroc ?
C’est le risque du métier. Il est de notre mission de maintenir l’effort d’attractivité, de convaincre à travers des présentations techniques et scientifiques. Il faut beaucoup d’efforts et de persévérance et de partenariats afin de pouvoir avancer et aboutir. C’est ce que nous défendrons continuellement.
Dans la même foulée et dans cette persévérance pour mener à bien votre mission, le code pétrolier adopté en 2000 est-il assez incitatif eu égard au contexte géologique du Maroc ou une refonte dudit code s’avère nécessaire ?
Une refonte non parce que le code est jugé comme attractif en matière d’investissements. Par contre nous pouvons plus améliorer nos prestations. Au cours de ces dernières années, la pratique a montré un certain nombre de points sur lesquels nous pouvons faire mieux pour aller plus vite. Il y a à titre d’exemple un certain nombre d’articles sur les interprétations relatives aux exonérations fiscales qui ne sont pas suffisamment bien clarifiées et desquelles peuvent découler des confusions. Il y a effectivement des améliorations à apporter. En plus nous souhaitons introduire des chapitres spécifiques sur les schistes bitumineux et le gaz de schiste.
Les schistes bitumineux parce qu’ils sont dans le code minier alors qu’ils peuvent produire des hydrocarbures et le gaz de schiste parce que cette substance connait une révolution aux USA qui en sont devenus même exportateurs. Le gaz de schiste nécessite des conditions légèrement différentes pour être optimisé et rentable. Donc nous pouvons rajouter un chapitre pour les hydrocarbures non conventionnels pour clarifier leurs règles de gestion et qui soit adapté à leurs propres caractéristiques.
Les améliorations sont toujours nécessaires mais le code actuel n’est pas un handicap pour nous. Bien au contraire il est apprécié par les investisseurs.
Après une journée du 2ème Sommet gaz&pétrole, quel est votre sentiment ?
Je suis contente de voir l’intérêt des compagnies pétrolières ici présentes, de voir toutes les demandes d’entretien et d’entrevues avec les sociétés chinoises, américaines, européennes, françaises et anglaises, africaines. Nous continuons notre effort de faire développer la connaissance de nos bassins, les promouvoir… jusqu’à une découverte.
Voir également : [WebTV] Deuxième Sommet du Pétrole&Gaz : L’Onhym markete la place Maroc
2 Commentaires
« En plus nous souhaitons introduire des chapitres spécifiques sur les schistes bitumineux et le gaz de schiste ». Mme BENKHADRA tient absolument à l’exploitation des schistes bitumineux et du gaz de schiste en oubliant les impacts négatifs de ces hydrocarbures non conventionnelles sur la pollution des eaux souterraine, de l’atmosphère et sur la santé des citoyens et des animaux. Malgré plusieurs travaux de sensibilisation du public et des décideurs cette dame tient absolument à polluer les eaux et la vie des marocains. Les pays qui ont de l’estime à leurs citoyens ont élaboré des lois pour interdire l’exploration de ces hydrocarbures non conventionnelles alors que cette dame veut changer la loi marocaine pour se permettre de gagner quelques sous pour son établissement.
L’espoir fait vivre… notamment Mme Benkhadra et ses équipes. : Je crois que c’est malheureusement la seule conclusion que nous pouvons tirer de toutes ces années de recherches sans rien trouver, d’annonces sans suite, de découvertes qui ont ‘fait pshit’, etc… Et maintenant, cette dame présente les hydrocarbures non conventionnels, avec leur lot de pollution et de conséquences négatives pour l’environnement, comme la prochaine piste à explorer !!!
Conclusion : Il est peut-être temps de changer de responsable de ce secteur au Maroc, l’équipe (et la dirigeante) actuelle n’ayant pas obtenu de résultats concrets malgré tout le temps et les facilités dont ils ont pu disposer.