Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira revient pour sa 24e édition, du 22 au 24 juin à Essaouira. Les retrouvailles après trois d’absence promettent une édition inédite, surtout qu’elle survient après l’inscription de l’art Gnaoua comme patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO.
Près d’un quart d’existence, Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira est sans conteste l’un des évènements artistiques majeurs de l’agenda culturel marocain et international.
La 24e édition qui se tient du 22 au 24 juin prochain à Essaouira, se veut exceptionnelle après 3 ans d’absence et après l’inscription de l’art Gnaoua comme patrimoine culturel immatériel.
C’est donc avec émotion que Neila Tazi, productrice du festival, a affirmé que cette reconnaissance, fruit d’un travail de longue haleine, n’est qu’une première étape dans un processus de préservation de cet art, dont le festival est l’un des mécanismes.
D’ailleurs, pour cette édition, on ne déroge pas à la règle, à commencer par la parade d’ouverture en prélude à trois jours de festivités, de convivialité, d’échanges et de moments intenses.
Un spectacle haut en couleurs, mené par les Maâlems Gnaoua, déambulant dans les rues à la rencontre des Souiris et des festivaliers afin de célébrer ensemble le lancement de la 24e édition, le jeudi le 22 juin sur la scène Moulay Hassan.
Par ailleurs et depuis sa création en 1998, le Festival Gnaoua a placé l’Afrique au cœur de sa programmation, la musique Gnaoua ayant un profond ancrage africain.
Le continent sera de nouveau célébré, du Sénégal au Mali, en passant par le Burundi, pour cette 24e édition.
Des sonorités qui se mêleront aux mélodies envoûtantes des maâlems Gnaoua, mais également aux meilleurs musiciens du monde venus des Etats-Unis, de Cuba, du Pakistan, de France, de Belgique ou d’Allemagne. Du beau monde en perspective pour créer d’intenses moments de fusions et d’improvisation musicales.
Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde, est devenu au fil des années la rencontre de tous les possibles. Un espace où les musiciens du monde s’autorisent à s’affranchir de toutes les contraintes et à oser les associations les plus audacieuses.
De Randy Weston à Omar Sosa, de Lucky Peterson à Jamaaladeen Tacuma, de nombreuses légendes sont venues se frotter au tempo magistral d’un Abdallah El Gourd, feu Mahmoud Guinéa ou encore Abdeslam Alikane.
Une ouverture sur le monde qui a permis aux maâlems marocains de briller à travers le monde. De la rencontre de Didier Lockwood avec Maâlem Hassan Boussou, Maâlem Hamid El Kasri donnant le ton à Bassekou Kouyaté, Marcus Miller en quête de ses racines aux côtés de Maâlem Mustapha Baqbou, en passant par le concert mémorable de Wayne Shorter avec Maâlem Omar Hayat, les prestations de Pat Metheny, Archie Shepp et Joe Zawinul… autant de moments forts inscrits dans l’histoire du festival.
Aussi, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde présentera-t-il d’autres fusions issues de deux autres résidences artistiques.
De même que le veut la tradition entamée en 2012, le Forum des droits de l’Homme du Festival invite à chaque édition des chercheurs, des acteurs politiques, associatifs et culturels de premier plan à discuter deux matinées durant d’une thématique particulière.
Cette année le thème du forum est « Identités et appartenances ». Un sujet brûlant d’actualité dans un monde traversé par les crispations identitaires et le refus de l’altérité. Jamais auparavant en effet les débats identitaires n’ont autant occupé le devant de la scène. Les mouvements identitaires et nationalistes ont rarement eu autant de popularité, en Europe ou en Amérique notamment.
Cette dixième édition du Forum s’articule autour de quatre tables rondes : • Une séance d’ouverture ; • Crispations identitaires et refus de l’altérité : une vague universelle et inéluctable ? • Migrations et mobilités humaines : comment retrouver la fraternité ? • Identités et appartenances : un passé ou aussi un avenir ?
Autre rendez-vous culturel incontournable du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira : L’Arbre à palabres. Créé en 2006, ce forum convivial de dialogue et d’échanges se tient chaque année à l’Institut Français d’Essaouira. Autour d’un café ou d’un thé, les artistes, militants culturels, Gnaoua et musiciens viennent partager et échanger librement avec les festivaliers. L’évènement est animé chaque année par Emmanuelle Honorin, sa conceptrice.
Gnaoua, le festival mais pas seulement
L’association Yerma Gnaoua continue d’œuvrer pour la sauvegarde et la promotion de la culture des Gnaoua en 2023 à travers une nouvelle initiative « Ouled Bambra ».
Ayant mis en place une dynamique nationale avec la création de huit antennes en 2021-2022, Yerma Gnaoua continue son engagement au plus près des Gnaoua, au sein même de leur région : Tanger/Asilah, Safi, Fès/ Meknès, Marrakech, Agadir, Essaouira, Casablanca et Rabat.
Le projet « Ouled Bambra » va permettre de sélectionner une troupe de jeunes Gnaoua dans chacune de ces 8 régions.
Le groupe choisi par l’antenne de sa région participera au concours organisé en marge de cette 24 e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira.
La compétition aura lieu à la Médiathèque de Bab Marrakech, vendredi et samedi tandis que la cérémonie de remise des prix se tiendra dimanche. Les groupes sélectionnés se produiront devant un jury, composé de professionnels du monde culturel et musical, notamment de grands maâlems de renom, des représentants du monde de la culture et un membre de l’association Yerma…
Ce jury aura pour mission d’évaluer la qualité musicale, la performance scénique, les chorégraphies, les costumes, la maîtrise du guembri… Le groupe gagnant recevra comme prix, au-delà de la reconnaissance de ses pairs, l’enregistrement en studio d’un titre dans les conditions professionnelles. Le deuxième et le troisième groupe se verront constituer un dossier artistique professionnel complet et seront invités à participer aux tournées que l’association Yerma Gnaoua organisera suite au festival