A la veille de l’élaboration du Projet de Loi de Finances 2019, des dispositions fiscales en faveur des PME sont les bienvenues.
Nécessaire mais insuffisante, la fiscalité freine l’acte d’investir.
Au moment où l’on s’interroge sur comment propulser l’investissement privé qui depuis quelques années s’inscrit dans un trend baissier, il est tout à fait louable de revenir sur la pression fiscale qui limite les marges de manœuvre des entreprises. Un effort dois être donc fourni par les concepteurs du PLF.
En effet, en dépit des actions déployées au cours des dernières années, le taux d’imposition demeure plus élevé au Maroc comparativement à d’autres pays du continent africain.
Selon l’agence Ecofin, le taux d’imposition total moyen des entreprises du pays est de l’ordre de 49,3%, soit la 38ème position sur 53 pays africains. Ce taux reste aussi élevé par rapport aux taux mondial qui est de l’ordre de 40%.
Aussi, dans le rapport de l’OCDE, il est souligné que le niveau d’imposition est très élevé au Maroc. Le ratio impôts/PIB est situé à 26,1% au Maroc en 2015, soit le deuxième taux le plus élevé en Afrique, après la Tunisie (30,3%). « Même si les autorités publiques évoquent une baisse de la pression fiscale à 22%, soit une diminution de 4 points, il semble que ce taux est calculé en termes bruts en incluant le secteur agricole qui est presque exonéré des impôts », expliquent les analystes du Centre Marocain de Conjoncture.
En 2018, la Loi de Finance a introduit quelques mesures fiscales qui escomptent d’alléger les entreprises fiscalement, mais elles restent à impact limité. Nous pouvons citer à ce titre l’instauration du barème progressif de l’impôt sur les sociétés, mais la multitude d’impôts et taxes (IS, IR, TVA, taxes locales…) constitue un grand gène pour le tissu économique, en l’occurrence les PME.
Cela ne veut certainement pas dire que la fiscalité est la solution idoine pour dynamiser l’investissement. Mais elle reste tout de même importante.
Aussi, il ne faut surtout pas perdre de vue que cette pression fiscale est empreinte d’une iniquité fiscale, si on prend en considération que seulement une dizaine d’entreprises paient 25% de l’impôt sur les sociétés (IS) et que certains secteurs bénéficient d’avantages fiscaux.