Le dollar repart à la baisse vendredi, lesté par les remarques d’un gouverneur de la Réserve fédérale (Fed), qui a affiché sa préférence pour une baisse de taux fin juillet, et les pressions de Donald Trump sur l’institution.
« Avec une inflation proche de la cible (de 2% de la Fed, NDLR) et des risques de hausse limités, nous ne devrions pas attendre que le marché du travail se détériore pour baisser les taux », a déclaré jeudi soir l’un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, en estimant que toute poussée d’inflation liée aux droits de douane serait temporaire.
Vers 09H40 GMT (11H40 à Paris), le billet vert cédait 0,35% par rapport à l’euro, à 1,1638 dollar, et lâchait 0,17% face à la livre, à 1,3439 dollar.
Les investisseurs continuent à ce stade d’écarter la possibilité d’une baisse des taux d’intérêt américains plus tard ce mois-ci, et tablent sur une coupe d’un quart de point de pourcentage en septembre.
M. Waller « sera probablement peu soutenu lors de la réunion de juillet » des membres du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed, tempèrent les analystes de la Deutsche Bank.
Mais en toile de fond, le dollar reste lesté par « les efforts croissants de l’administration Trump pour intervenir et rendre la Fed nettement plus accommodante au fil du temps », souligne Derek Halpenny, analyste de MUFG.
Après avoir évoqué mercredi un licenciement du président de la Fed Jerome Powell, M. Trump, qui milite pour une baisse des taux, avait ensuite considéré cette possibilité comme « très improbable ».
« Que ce soit par des tentatives explicites de limoger Powell ou par des ingérences constantes du Congrès pour le saper », « l’indépendance et la crédibilité de la Fed sont mises à mal », estime M. Halpenny.
Fin juin, la gouverneure de la Fed Michelle Bowman avait aussi signalé son soutien potentiel à un abaissement des taux en juillet.
Or « Waller et Bowman ont tous deux été nommés au Conseil des gouverneurs par le président Trump », remarque Halpenny.
Publiées jeudi, les ventes au détail aux Etats-Unis, baromètre de la consommation des ménages américains, sont reparties à la hausse au mois de juin, progressant de 0,6% sur un mois, là où les analystes tablaient sur une reprise plus modeste, de 0,2%.
Aussi publiées jeudi, les inscriptions hebdomadaires au chômage, la semaine précédente aux Etats-Unis, se sont également affichées en baisse, en deçà des attentes des analystes.
Plus tard dans la séance est attendu un indicateur sur la confiance des consommateurs américains en juillet