Selon une Étude sur l’Afrique comme juridiction de domiciliation des véhicules d’investissement, le Maroc figure dans la catégorie des pays disposant de cadres réglementaires solides et de régimes réglementaires favorables offrant des structures complètes et bien organisées. Mais des défis sont à relever pour mobiliser davantage de capitaux domestiques.
Le Nouveau rapport sur la domiciliation des fonds en Afrique, auquel l’AMIC a contribué activement, met en lumière un enjeu central : près de 60 % des fonds axés sur l’Afrique sont encore domiciliés hors du continent, limitant l’impact local des capitaux mobilisés.
L’étude analyse en profondeur les obstacles et opportunités de 13 juridictions africaines, dont le Maroc, et propose des recommandations concrètes pour renforcer l’attractivité de nos marchés financiers.
« Ce rapport vise à positionner les juridictions africaines comme des pôles stratégiques crédibles pour la mobilisation de capitaux locaux et internationaux, contribuant ainsi à la croissance économique, à la création d’emplois et à l’ouverture d’opportunités commerciales inclusives pour les jeunes du continent », souligne un communiqué de Momentus initiateur de l’étude.
Selon l’étude, le Maroc figure dans la catégorie des pays disposant de cadres réglementaires solides et de régimes réglementaires favorables offrant des structures complètes et bien organisées. Mais des défis sont à relever pour mobiliser
Le Maroc fait également partie des rares pays africains disposant également de mécanismes judiciaires et alternatifs de règlement des litiges efficaces et fiables, et permettent aux investisseurs de rapatrier leurs fonds sans restriction ni retards indus liés à l’illiquidité ou à des contrôles des capitaux allant au-delà des contrôles et de la conformité.
Le Maroc dispose d’un secteur financier solide et est considéré comme un leader en Afrique du Nord en termes de stabilité et de développement. Il adopte des stratégies pour attirer les investissements nationaux et internationaux, notamment la création du Fonds Mohammed VI, qui vise à mobiliser les investissements nationaux. L’accent est mis sur la nécessité d’une analyse de rentabilisation claire des stratégies de domiciliation, témoignant d’une approche pragmatique de la promotion de la domiciliation.
Le Maroc s’emploie activement à créer un environnement propice à la domiciliation, notamment en alignant les politiques et les incitations sur l’objectif d’attirer les capitaux. Malgré ses succès, le Maroc est confronté à des difficultés en termes de restrictions réglementaires, notamment en ce qui concerne les stratégies d’investissement régionales. Des obstacles bureaucratiques liés au contrôle des changes, qui nécessite des autorisations pour les transactions, subsistent.
Les importants fonds de pension marocains offrent une stabilité et un important réservoir de capitaux, créant des opportunités d’investissement tant au niveau national que régional, notamment en Afrique francophone.
Le Maroc doit s’attaquer aux problèmes de perception externe, notamment en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, afin de renforcer son attrait en tant que domicile international. La situation stratégique du Maroc et ses liens avec l’Afrique francophone en font une destination de domiciliation attractive, avec un potentiel d’influence régionale et une préférence de domiciliation pour les fonds francophones.
Cela dit, des défis se posent encore. Le rapport recommande ainsi de profiter de la nouvelle charte d’investissement pour renforcer le rôle du capital investissement dans la perspective du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I), dont l’objectif est de catalyser l’investissement en mobilisant les investisseurs privés et publics locaux et internationaux pour la domiciliation des fonds dans le pays.
L’étude promeut la coordination entre les parties prenantes afin de soutenir le marketing, la promotion des entreprises et des investisseurs, ainsi que l’enregistrement des fonds, en complément du FMI.
Enfin, le Maroc gagnerait à initier et mettre en œuvre des politiques visant à cibler et à augmenter progressivement les plafonds des actifs de retraite afin d’investir dans les fonds locaux de capital investissement et de capital risque et se positionner comme hub régional de domiciliation pour l’Afrique francophone et MENA.