La Hongrie va contester devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) la décision de l’Union européenne visant à éliminer progressivement les sources d’énergie russes, a déclaré mercredi le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
Les membres de l’Union européenne se sont accordés pour mettre fin aux importations de gaz russe d’ici la fin de l’année 2027, dans le cadre d’une initiative destinée à rompre la dépendance du bloc communautaire à l’égard de l’énergie russe, qui dure depuis des décennies. Cette décision a été prise malgré l’opposition de la Hongrie et de la Slovaquie.
La Slovaquie examine également ses options juridiques face à cette mesure européenne, les deux pays restant fortement dépendants des approvisionnements en gaz et en pétrole russes et craignant que des alternatives plus coûteuses n’affectent négativement leurs économies.
« Accepter et mettre en oeuvre cet ordre venu de Bruxelles est impossible pour la Hongrie », a affirmé Szijjarto lors d’un point presse diffusé sur sa page Facebook.
Il a estimé que cette mesure violait le texte fondateur de l’Union européenne et constituait une sanction déguisée en politique commerciale.
Peter Szijjarto a précisé que la Hongrie saisirait officiellement la plus haute juridiction de l’UE une fois la décision finalisée à Bruxelles.
La Hongrie et la Slovaquie, une action conjointe
Le ministre hongrois a indiqué s’être entretenu avec son homologue slovaque sur ce dossier et avoir convenu d’une coordination entre les deux pays.
Mercredi, le gouvernement slovaque – qui, à l’instar de la Hongrie, a maintenu des relations ouvertes avec la Russie malgré l’invasion de l’Ukraine en 2022 – a examiné ses options juridiques, sans préciser la suite qu’il entend donner à cette affaire.
Le mois dernier, Bratislava avait déjà signalé qu’elle étudierait les moyens juridiques à sa disposition, tout en soulignant que beaucoup dépendrait de la manière dont la Commission européenne tiendrait ses garanties concernant d’éventuelles pénuries ou hausses de prix accordées à la Slovaquie cette année pour l’aider dans la transition.
« Nous disposons de bases juridiques suffisantes pour envisager un recours en justice. Nous sommes convenus de présenter prochainement dans quelle mesure la Commission européenne a respecté les engagements qu’elle nous a donnés », a déclaré mercredi le Premier ministre slovaque Robert Fico.
La Slovaquie avait obtenu ces garanties après avoir bloqué un paquet de sanctions de l’UE contre la Russie, qui nécessitait l’unanimité des États membres. Les plans d’abandon progressif de l’énergie russe, en revanche, relèvent du domaine législatif et ne requièrent qu’une majorité, privant ainsi la Hongrie et la Slovaquie de tout moyen de bloquer leur adoption.








