Dans le cadre de son engagement continu en faveur de la défense et de la promotion des très petites et petites entreprises, le Réseau marocain des instances des petites entreprises, en partenariat avec l’Instance marocaine des petites entreprises, a organisé le vendredi 3 octobre à Rabat une table ronde sous le thème : « La petite entreprise face aux défis actuels et aux opportunités à l’horizon 2030 ».
Cette rencontre, première du genre pour le Réseau qui regroupe 15 organisations professionnelles, a constitué une occasion de dresser un état des lieux des petites entreprises au Maroc et d’examiner leurs perspectives d’avenir. Rappelons que ces entreprises représentent près de 99,6 % du tissu économique et emploient environ 74 % de la main-d’œuvre structurée. Cependant, elles connaissent un taux élevé de défaillances : plus de 33 000 entreprises ont fait faillite en 2024, et les prévisions annoncent jusqu’à 40 000 d’ici fin 2025.
Recommandations du président du Réseau
Dans son allocution d’ouverture, Rachid Wourdighi, président du Réseau, a rappelé le rôle central des petites entreprises dans l’économie nationale. Il a plaidé pour :
Leur représentation directe au sein de la Chambre des conseillers et des institutions constitutionnelles concernées.
La révision de la loi électorale relative aux chambres professionnelles afin d’y introduire des quotas réservés aux jeunes et aux femmes.
La mise en œuvre de mesures concrètes telles que la simplification des procédures de formation continue, la création de lignes de financement à conditions préférentielles, l’octroi d’une part fixe dans les marchés publics, et la participation aux missions économiques à l’étranger.
Interventions des experts
L’économiste Ahmed Azirar, docteur d’État en sciences économiques, a souligné que la principale difficulté pour les petites entreprises reste l’accès au marché. Il a proposé la création d’une Agence des achats afin de garantir transparence et égalité des chances, tout en appelant à traiter les problèmes liés au secteur informel et aux pratiques commerciales non saines.
De son côté, l’économiste et financier Mehdi Fakir a mis en avant l’absence de définition claire et unifiée de la petite entreprise, ainsi que la divergence des données chiffrées, ce qui accentue sa fragilité. Il a insisté sur la nécessité d’adopter un nouveau modèle économique fondé sur l’investissement privé et sur les capacités managériales des entrepreneurs eux-mêmes.
Vers une nouvelle vision
Les participants ont unanimement souligné que le renforcement des petites entreprises et leur accompagnement par des mécanismes adaptés constituent une condition essentielle pour l’avenir de l’économie nationale. Ils ont affirmé que ces entreprises doivent devenir un espace d’innovation, de création d’emplois et de génération de richesse, en cohérence avec les Hautes Orientations Royales appelant à la mise en place d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré.