Ecrit par S. Es-Siari I
Les marchés du bétail au Maroc traversent une période de tension : les prix du fourrage ont connu une hausse spectaculaire, particulièrement celui du son de blé, dont le coût a doublé en quelques mois. Cette flambée inquiète fortement les éleveurs, poussant certains d’entre eux à boycotter cette matière essentielle pour nourrir leurs troupeaux.
Une vive polémique accompagne cette hausse fulgurante du prix du fourrage au Maroc notamment du son de blé ayant connu une hausse considérable alors que son prix ne dépassait pas 1,70 DH le kilo, il y a trois mois. Aujourd’hui, son prix oscille autour de 3,85 DH.
Une telle flambée a provoqué la colère des éleveurs qui dénoncent des hausses injustifiées et la spéculation des éleveurs. Plusieurs centaines d’entre-eux refusent d’acheter ce produit de base appelant les autorités à protéger leur activité et leur cheptel. « Les prix de produits agricoles ont connu une forte hausse notamment après le programme d’aide du gouvernement. Nous appelons les autorités à réguler ce secteur pour combattre la spéculation et le monopole sur le fourrage », s’indigne un éleveur.
Cette hausse intervient dans un contexte marqué par l’octroi des aides directes par le gouvernement dans le cadre du programme d’aide directe pour la constitution du cheptel. Une situation paradoxale selon les acteurs du marché qui voient dans cette hausse un frein aux objectifs mêmes du programme. Ils demandent au gouvernement d’arrêter les aides et de leur fournir le fourrage.
Certains d’entre-eux exhortent le gouvernement à plafonner le prix du fourrage au Maroc car la récente hausse des prix constitue un problème majeur pour les éleveurs d’autant plus que les usines de moulage des éleveurs bénéficient des aides du gouvernement et augmentent tout de même les prix du son de blé. Il faudra penser également à supprimer la taxe sur la valeur ajoutée sur le fourrage. Les éleveurs paient une TVA de 10% alors que le Maroc a lancé un programme de reconstitution du cheptel national.
Le ministère de l’agriculture promet de son côté de sanctionner tous ceux qui sont impliqués dans la manipulation des prix. Il assure un suivi régulier des prix à travers son système numérique Asaar soulignant son engagement à protéger le programme de reconstitution du cheptel national.
En attendant, les éleveurs sont déboussolés face à cette hausse vertigineuse des prix qui leur rend la vie dure.
A rappeler qu’il y a trois jours, soit le 21 novembre, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Biatas a annoncé que le nombre de bénéficiaires de l’aide directe destinée aux éleveurs de bétail s’élève, à ce jour, à 756.000, avec un montant de 3,172 Mds de DH.
Cette aide, qui intervient en application des Hautes Orientations Royales, a bénéficié à 77% du nombre total des éleveurs inscrits dans le programme de reconstitution du cheptel national, a précisé Baitas lors d’un point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement.
Ce programme a été doté d’une enveloppe budgétaire globale de 12,8 Mds de DH, répartie en deux tranches, a-t-il rappelé, notant qu’il “avance à un bon rythme”.
Baitas a expliqué auparavant que la première tranche de cette aide (6 Mds de DH), permettra de fournir un soutien financier direct aux éleveurs pour l’achat du fourrage, la préservation des femelles ovines et caprines destinées à la reproduction, l’allégement des dettes des éleveurs en partenariat avec le Crédit Agricole, ainsi que l’organisation de campagnes de vaccination et d’encadrement technique.






