Rompre avec les pratiques du passé est désormais le leitmotiv du ministère de l’Intérieur en faisant appel à une nouvelle procédure de recrutement. Et si les autres départements lui emboîtaient le pas ?
« Il n’est de richesse que d’hommes », cette citation de Jean Bodin est aujourd’hui plus d’actualité pour une économie comme la nôtre. Dans son dernier discours à l’occasion de la fête du trône, le Souverain était on ne peut plus clair. Notre modèle économique n’arrive pas encore à réduire les disparités sociales, à favoriser l’inclusion sociale et financière… Bref, il s’agit d’un modèle économique qu’il est temps de repenser pour relever les défis ô combien nombreux dans un contexte en perpétuelle mutation. Au-delà des ressources financières, l’élément humain occupe une place de choix dans l’équation de développement. Il est plus que primordial d’injecter du sang neuf et des compétences à même de faire propulser la croissance économique qui bon an mal an oscille autour de 3 à 3,5%. Un taux jugé trop faible pour un pays aspirant à intégrer le cercle des pays émergents. Inutile de rappeler les tares dont souffre notre pays et qui sont souvent le fruit du laisser-aller, de la gestion malsaine, de la mauvaise gouvernance…
Inutile de rappeler également les constats et les recommandations de la Cour des comptes qui, dans chaque rapport, pointe les déperditions financières de certains établissements qui plombent les finances publiques dans un contexte où la ressource financière se fait rare. D’où l’enjeu de la reddition des comptes.
Un modèle de développement économique réussi ne peut être garanti sans l’excellence et l’efficacité de l’ensemble du système dans ses différentes composantes publique et privée.
Si dans le secteur privé la compétence joue un rôle déterminant en matière de recrutement, il n’en demeure pas moins que dans le secteur public, le copinage l’emporte souvent sur la compétence.
Le ministère de l’Intérieur ouvre le bal
Aujourd’hui, une source sûre nous apprend que le ministère de l’Intérieur a adopté une nouvelle procédure de recrutement qui rompt avec celle adoptée de par le passé. Ledit ministère a ainsi chargé un bureau d’étude de procéder à la constitution de bases de données à même de centraliser les données personnelles et professionnelles d’un bon nombre de profils. Cette procédure va aboutir in fine à un système de notation qui permettra d’évaluer les compétences et les acquisitions de tout un chacun.
Mieux encore, la procédure ne s’arrête pas à ce niveau dans la mesure où un autre cabinet spécialisé se chargerait d’effectuer les tests psychotechniques en vue d’évaluer la personnalité des cadres habilités à prendre les fonctions managerielles et de décisions.
Une chose est sûre : cette procédure, si elle est menée à bon escient, parviendrait à doter le Maroc de ressources humaines compétentes, intègres voire de profils suffisamment outillés pour comprendre les défis à relever et les moyens à mettre en œuvre. Le pays pourrait ainsi s’inscrire dans une logique de rupture avec le passé en posant un nouveau jalon dans son processus de développement.