Ecrit par Imane Bouhrara I
Le Maroc pleure ses morts et panse ses blessures. Le séisme d’Al Haouz a provoqué une telle onde de choc et un tel élan de solidarité sans précédent, nous rappelant à notre réalité de simples mortels face à la volonté divine.
Dans ce spectacle de désolation, l’empathie humaine arrive comme un baume. Toutes ces personnes mobilisées, ces milliers d’anonymes qui ont donné de leur sang, de leur temps et de leur argent mais certains semblent manquer à l’appel.
L’heure n’est pas aux comptes, diriez-vous ? Cette phrase elle arrange plus d’un. Prenez votre courage à deux mains pour la répéter au jeune homme qui a perdu toute sa famille ou cette mère de famille qui a perdu quatre enfants. Ou à ces orphelins du jour au lendemain.
Quand sera-t-il le moment de rendre des comptes ? Quand, si ce n’est pas maintenant alors que plus de 2000 Marocains ont perdu la vie dans le séisme d’Al Haouz.
C’est justement l’heure du jugement d’un maillon de la chaîne : l’acteur politique, notamment local ! C’est l’heure de savoir quelle serait son utilité pour ses électeurs dans les villages lorsqu’ils sont piégés sous le gravas ! Ou bien sont-ils considérés comme de simples pions sur l’échiquier électoral ? Ou peut-être ces zones sont-elles réduites au statut de bassin de main d’œuvre bon marché dans les villes ou les exploitations agricoles avoisinantes ?
Revenons à cette soirée terrible du vendredi à samedi. Après 23h c’est la panique générale, le Maroc a été secoué. Le mot est mâché, c’est un tremblement de terre.
C’est la panique générale. Il n’y a aucune communication officielle à ce moment précis et ce sont les réseaux sociaux qui ont pris le relais des canaux de communication. Les Marocains commencent alors à comprendre l’étendue de la catastrophe qui s’était abattue sur le pays et la gravité de la situation dans les régions près de l’épicentre du tremblement de terre.
Les premiers appels de détresse déchirent le cœur, des villages ensevelis, des citoyens livrés à eux-mêmes aux fins fonds de l’Atlas, plongés dans le noir et l’effroi. Mais où sont les autorités locales ? Les élus notamment communaux ? Ce sont des citoyens lambda et des acteurs associatifs qui prennent le relais pour décrire l’état des choses et demander assistance pour sauver ce qui peut encore l’être.
Ce n’est qu’aux premières lueurs du jour qu’on constate l’étendue des dégâts et des villages démunis de tout. Des villages anéantis, des patelins coupés du monde, des routes inexistantes, des services publics absents… Comment est-ce possible à l’heure où les mots d’ordre sont un État social, justice spatiale, inclusion sociale… Que font les élus locaux pour implémenter ces grandes lignes stratégiques dans les localités ?
Venons-en à l’acteur politique central, en plus de jouir d’un département ministériel, le développement rural est un pilier du Plan Maroc vert I et II et la génération Green. Mais, où en sommes-nous réellement ?
Aujourd’hui, le cœur rural du Maroc est meurtri, une partie de la mémoire et l’histoire est partie à jamais. Heureusement, dans ce terrible drame, il y a aussi ces émotions et mobilisations qui pansent les plaies du Maroc. Des Marocains et non Marocains qui font montre d’une solidarité sans précédent, des membres des FAR, de la gendarmerie, de la protection civile, des agents de l’ordre, des médecins et des bénévoles…qui se déplacent sur une zone sinistrée au péril de leur vie pour venir en aide à leur prochain. Pour les autres, c’est l’heure de l’examen de conscience ou jamais.
« Au Jour de la Résurrection, vous vous disputerez auprès de votre Seigneur ». Juste est la parole de Dieu.
Pour les morts, anonymes ils ont vécu, anonymes ils ont été inhumés. Puisse Dieu les accepter en Martyrs et accorder la patience à leurs familles en ces terribles circonstances.
Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.