Ecrit par la Rédaction I
Le Maroc a pu améliorer, à travers la simplification administrative, son classement dans plusieurs dimensions de la compétitivité et renforcer l’image d’un pays engagé dans une dynamique de modernisation. Toutefois, les résultats demeurent contrastés et les limites de la réforme apparaissent rapidement lorsqu’on observe sa mise en œuvre concrète.
Au cours des dernières années, le Maroc a déployé un cadre législatif et institutionnel ambitieux pour faciliter la bonne marche des entreprises et améliorer l’attrait des investisseurs. La loi 55-19, promulguée en 2020 visant ainsi à créer un climat des affaires plus favorable et plus adapté. Depuis l’administration est obligée à statuer dans des délais déterminés sous peine de voir la demande acceptée si la réponse administrative ne parvient pas dans les délais impartis.
« Cette loi a par ailleurs permis de dématérialiser les procédures et d’imposer l’obligation de clarté et de simplicité dans la rédaction des textes administratifs. Parallèlement les centres régionaux d’investissement réformés en 2019, ont vu leurs missions élargies et renforcées en matière d’accompagnement des investisseurs et de promotion territoriale. Ils ont mis en place des guichets uniques électroniques facilitant le dépôt en ligne des dossiers, le suivi en temps réel et la réduction des délais de délivrance des autorisations des entreprises », rappelle le CMC dans sa lettre.
Cette évolution a également permis d’accroître la traçabilité et de réduire les risques de corruption liés aux contacts directs entre usagers et agents. Ces transformations ont permis au Maroc de se placer parmi les pays africains les plus performants dans le domaine de création d’un climat des affaires facilitant la bonne marche des entreprises.et d’en rationaliser les procédures. Cette tendance a été à l’origine de la modernisation de l’administration marocaine et de la formation de ses agents aux outils numériques et la mise en place du travail à distance électroniques, accélérée par la pandémie de COVID-19. Ces avancées se reflètent dans les indicateurs liés à la performance administrative et à l’attractivité économique.
Le Maroc a pu améliorer son classement dans plusieurs dimensions de la compétitivité et renforcer l’image d’un pays engagé dans une dynamique de modernisation. Toutefois, les résultats demeurent contrastés et les limites de la réforme apparaissent rapidement lorsqu’on observe sa mise en œuvre concrète.
Des résultats contrastés
Cependant, les résultats demeurent contrastés et les limites de la réforme apparaissent dès qu’on observe sa mise en œuvre sur le terrain. En cause, certaines administrations n’ont pas encore pleinement intégré l’esprit de la loi et ignorent les procédures exigées par le nouveau cadre juridique.
Par ailleurs, les disparités territoriales restent fortes, notamment entre les grandes régions disposant d’infrastructures numériques performantes et les zones où l’accès à Internet et la formation des agents publics demeurent insuffisantes. La résistance culturelle à l’intérieur de l’administration constitue également un frein majeur.
La logique de contrôle excessif et la peur de la responsabilité incitent encore de nombreux agents à multiplier les formalités par précaution, créant, ainsi, un décalage entre les objectifs de la réforme et son application réelle. La coordination institutionnelle représente également une faiblesse persistante. L’absence d’un système totalement intégré et le manque de suivi et d’évaluation limitent encore cette interconnexion. « Donc, bien que la loi ait introduit des mécanismes de transparence, les indicateurs pour mesurer l’efficacité réelle des réformes en termes de délais, de coûts administratifs et de satisfaction des usagers restent embryonnaires », expliquent les conjoncturistes.
Pour consolider les acquis, une vaste campagne de communication et une mise en place d’un mécanisme de suivi et de sanction des administrations récalcitrantes s’imposent en vue de renforcer la crédibilité du dispositif.
Outre ces mesures une transformation numérique approfondie via une interconnexion effective des systèmes d’information doit être mise en place. Enfin, le renforcement de la gouvernance de la réforme est crucial. La désignation d’un responsable de la simplification doté d’un pouvoir fort de coordination interministérielle, couplée à une évaluation indépendante et régulière de la performance administrative, créerait une dynamique vertueuse.
Par ailleurs, l’évaluation continue des réformes entreprises est essentielle pour en mesurer l’impact réel et procéder aux ajustements nécessaires. La création d’un observatoire indépendant chargé de mesurer la qualité des services administratifs, sur la base d’indicateurs précis (délais réels de traitement, taux de satisfaction des usagers, proportion de procédures dématérialisées), permettrait d’objectiver les progrès accomplis et d’identifier les points de blocage résiduels. Cet observatoire pourrait publier un rapport annuel comparant la performance des différentes administrations et régions, créant ainsi une saine concurrence En associant pleinement la société civile, les associations d’entreprises et les investisseurs étrangers à ce processus d’évaluation, l’administration marocaine démontrerait sa volonté de transparence et d’amélioration continue.
En conclusion le chantier de la simplification administrative au Maroc a produit des résultats tangibles, certes, mais beaucoup reste encore à faire pour en faire un véritable levier de compétitivité.






