Interviewé par Sobha Essiari I
La 9e rencontre annuelle de la FNACAM (agents et courtiers d’assurance) organisée ce mercredi 8 octobre a été un moment crucial pour la profession pour débattre de deux thématiques importantes à savoir l’intelligence artificielle et les assurances obligatoires. La profession a décidé dans cette édition de mettre de côté la problématique de la TVA et le livre IV du code des assurances pour se pencher sur ces deux thèmes aussi importants devant réinventer l’avenir du secteur. Ces assurances obligatoires pourraient être un moyen de compenser les pertes du chiffre d’affaires que pourrait entraîner le basculement de l’AMO vers la CNSS. La parole à Farid Bensaid, président de la FNACAM.
S’agissant des assurances obligatoires, elles se veulent d’une extrême importance parce que c’est un outil à même de doper la sécurité et la couverture sociale des Marocains. Une assurance obligatoire telle que la multirisque habitation va permettre à tous les Marocains qu’ils le veuillent ou pas de se protéger contre différents aléas tels que l’incendie, les dégâts des eaux, le vol…
Aussi, l’AMO (assurance maladie obligatoire) va permettre incessamment à tous les Marocains d’être complètement couverts contre les risques pouvant atteindre leur santé. A noter que jusqu’à présent le Maroc dispose de 6 assurances obligatoires. Cela reste relativement comparable par rapport à des pays en développement mais trop faible par rapport à des pays développés. Les intermédiaires d’assurance occupent une position centrale dans la chaîne de valeur. Pourtant, leur activité reste encore fortement dépendante des assurances obligatoires, qui représentent 56,2 % de leur production totale, atteignant même 72,6 % pour les agents, contre 44,6 % pour les courtiers.
L’IIA est-elle une menace pour la profession ? Une chose est sûre : beaucoup de tâches répétitives peuvent être réalisées par l’IA. Idem pour la chasse à la fraude et d’autres fonctions où la machine peut facilement remplacer l’humain. Toutefois, si la profession se prend intelligemment, l’IA peut être un outil adéquat ne serait-ce qu’en fournissant de la data permettant de mieux connaitre les profils des assurés, d’offrir des produits adaptés à tous types de besoins. D’où l’intérêt de mieux s’équiper en technologies.
Le marché des assurances s’apprête à un basculement de l’AMO vers la CNSS. Ce basculement ne serait pas sans impact sur les primes émises et donc rendre des assurances obligatoires serait un moyen de compenser les pertes du chiffre d’affaires enregistrées par la profession et sauver les intermédiaires dont la situation financière est très fragile.







