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Jadis, on connaissait que le Ramadan approchait à l’odeur de la farine grillée dans les fours traditionnels des quartiers. L’atmosphère du mois sacré s’installait en douceur. Ses préparatifs avaient un certain charme qu’on ne retrouve plus de notre époque. Aujourd’hui, les fêtes et les évènements importants provoquent plus du surmenage qu’autre chose.
Surmenage ! Dans la société marocaine d’aujourd’hui, nous sommes assaillis bien à l’avance de l’avènement de toute fête traditionnelle à coup d’offres et de publicités qui incitent à une consommation effrénée. Les vacances scolaires n’avaient pas encore commencé que pauvres de nous autres citoyens étions déjà stressés où allions passer nos vacances et avec quel budget après un mois sacré qui avait déjà épuisé les bourses des ménages. Pour se rendre réellement compte du surmenage consumériste que nous vivons, il suffit de se rendre ces temps-ci en grandes surfaces. Le spectacle est édifiant : dès l’entrée parasols, hachoirs et cahiers scolaires tentent de faire bon ménage. Une cohabitation improbable surtout dans notre portefeuille ! Le haut parleur passe en boucle les promotions du moment : pour une chaise de plage achetée, une serviette de plage offerte ; pour tout réfrigérateur acheté, un aspirateur offert ; pour tout cartable acheté, trousse et sac de goutter offerts. Où donner de la tête dans ce brouhaha ? Difficile à dire. A quel besoin urgent faut-il parer ? On sort étourdi et surtout fauché face à une rentrée scolaire qui s’annonce rude : en effet, avec le versement des salaires par anticipation, les fonctionnaires et autres pensionnés passeront le mois de septembre le plus long puisqu’ils ne percevront leur paie que dans … plus de 40 jours ! Nous sommes passés en quelques années seulement, d’une société tiers-mondiste ou typique d’un pays en voie de développement à une société consumériste… même à crédit. Une société… un pays qui consomme et dépense plus qu’il ne produit.