Loubna Sabir Directrice des Affaires Publiques, de la Communication et du Développement Durable de Coca Cola Maroc revient sur la politique de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) du groupe.
EcoActu.ma : Tout d’abord quelle est la politique RSE de Coca Cola, et pourquoi avez-vous choisi de communiquer sur ce volet en marge du SIAM ?
Loubna Sabir : Coca Cola Maroc participe au SIAM depuis plusieurs années déjà, au tant qu’acteur majeur de l’industrie des boissons mais aussi en tant qu’acteur important de l’agro-alimentaire en général. La société communique énormément sur ses produits, mais nous nous sommes rendus compte que finalement il y avait un déficit en matière de connaissance de la part du grand public des activités de Coca Cola en tant qu’entreprise citoyenne.
En effectuant des études qualitatives nous nous sommes également aperçus que les consommateurs avaient besoin, au-delà de la partie commerciale, que les entreprises communiquent sur ce qu’elles font pour eux. Et donc ce sont ces deux éléments qui nous ont finalement poussé à décider d’avoir un stand complètement dédié à la RSE de Coca Cola au Maroc.
Comment se décline la politique RSE du groupe au Maroc ?
Concernant l’impact socio-économique de Coca Cola au Maroc, nous comptons 3.800 collaborateurs directs du système de Coca Cola dans sa localité notamment Coca Cola export Corporate et trois embouteilleurs. En plus de 23.000 collaborateurs indirects sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Ce qu’il faut savoir c’est que 100% de nos boissons sont produites au Maroc, avec un approvisionnement local de plus de 66 %.
En termes de RSE, nous avons quatre piliers principaux.
- Le premier concerne la préservation de l’eau qui est notre source principale. Etant donné que nous nous trouvons dans une région exposée au stress hydrique, notre engagement est de restituer à la communauté et à la nature 100% de l’eau utilisée dans nos boissons. Un objectif qui est atteint au Maroc à travers des projets qui permettent d’économiser l’eau notamment dans l’irrigation agricole. Nous avons choisi d’être actif dans un milieu oasien parce que c’est un milieu où le besoin d’économiser l’eau est plus ressenti. Mais aussi dans les zones montagneuses notamment la région du grand Atlas.
- Le deuxième pilier sur lequel Coca Cola s’est engagée est celui des déchets au niveau local et mondial. Aujourd’hui la problématique des déchets plastiques notamment dans la mer est très importante. Et vu que nous sommes partie prenante de cette pollution, nous avons décidé de contribuer à la collecte et au recyclage de chaque bouteille mise sur le marché d’ici 2030. Pour cela, nous nous engageons à sensibiliser les citoyens. Aussi pour pouvoir recycler 100% de ce que nous produisons, il faut l’adoption du tri sélectif et donc l’implication de tous les maillons de la chaîne du processus de la collecte jusqu’au recyclage. Des consultations sont déjà entamées avec les différentes parties concernées : Secrétariat de l’Etat chargée du Développement durable, communes, recycleurs etc… C’est un écosystème assez complexe mais nous sommes déterminés à atteindre les objectifs fixés.
- Troisième pilier est celui relatif aux jeunes. Le sujet revient sans cesse dans tous les discours et nous essayons de mettre en place des initiatives pour soutenir nos jeunes notamment les porteurs d’idées et de projets. Concrètement nous intervenons en milieu universitaire, dans les écoles supérieures où nous sommes sollicités pour nos initiatives académique, sportive et caritative.
- Le dernier pilier est réservé à la femme. Le but est de contribuer à l’autonomie financière de la femme à travers laquelle nous soutenons toute une communauté. Il s’agit de deux projets principaux : le premier avec « ONU Femmes » vise à soutenir des coopératives agricoles soit les femmes qui travaillent sur les produits du terroir. Un appui qui consiste à les équiper et les outiller avec des techniques de marketing, de négociation, de commercialisation…
Le deuxième projet est mené avec l’association « SOS villages d’enfants ». Concrètement il s’agit du programme de renforcement familial via l’autonomisation économique des femmes.
Un programme qui s’adresse à des femmes avec enfants en situation difficile et dont les maris sont incapables de travailler. Ce programme leur permet de travailler depuis leur domicile afin qu’elles puissent devenir économiquement autonomes. Nous leur procurons des équipements tels que des machines à coudre, des fours pour pouvoir faire de la pâtisserie…
Que fait Coca Cola pour sensibiliser davantage les différentes parties notamment sur la gestion des déchets ?
Tout le programme de sensibilisation est fait à travers l’opération « Coca Cola j’aime ma plage » qui est une opération que nous menons depuis 12 ans dans les différentes plages du Maroc.
La consommation excessive des boissons gazeuses a un impact négatif sur la santé. Coca-cola prévoit-elle des actions de sensibilisation sur la rationalisation de la consommation de ses boissons ?
Il faut savoir que la consommation des boissons sucrées au Maroc est extrêmement faible avec une moyenne de 19 L/an/personne. Cela dit, certes nous n’avons pas un programme de sensibilisation direct toutefois nous avons travaillé depuis fin 2017 pour réduire la teneur en sucre de nos produits. Nous sommes également prêts à participer à toute initiative dans l’agro-alimentaire visant à éduquer le consommateur sur la consommation excessive des aliments qui s’avèrent néfastes sur leur santé.