L’économie marocaine affiche des signes de redressement au terme des neuf premiers mois de l’année 2025. Elle reste, cependant, exposée à des défis structurels et conjoncturels importants. Et tous les secteurs n’affichent pas une aussi bonne mine.
La Banque centrale table sur une accélération notable de la croissance au Maroc à 5% cette année et se consolidera à 4,5% en moyenne au cours des deux prochaines années, selon les données issues du quatrième conseil de BAM.
En effet, après une augmentation de 5% en 2025, la valeur ajoutée agricole ressortirait, sous l’hypothèse d’un retour à des campagnes céréalières moyennes de 50 millions de quintaux, en hausse de 4% en 2026 et de 2% en 2027. Pour les activités non agricoles, la croissance resterait vigoureuse à la faveur en particulier de la forte dynamique de l’investissement, s’établissant à 5% cette année, à 4,8% en 2026 et à 4,5% en 2027.
Du côté du Haut-Commissariat au Plan, la croissance du produit intérieur brut s’est établie à environ 5,5 % au deuxième trimestre 2025, contre environ 3 % enregistré à la même période de l’année passée. Cette performance est tirée par la dynamique des secteurs non agricoles, qui progressent de 5,5%, et par la reprise de l’agriculture avec une hausse de 4,7 %. Cependant, cette vigueur à mi-année masque déjà un ralentissement attendu, puisque le HCP prévoit une croissance plus modérée autour de 4,3 % au troisième trimestre, en raison d’un environnement international moins favorable.
Du côté des secteurs productifs, l’agriculture retrouve une certaine vigueur après une campagne marquée par des précipitations plus favorables, mais elle demeure exposée aux aléas climatiques. Les industries manufacturières poursuivent leur redressement, notamment l’automobile, l’aéronautique et l’agroindustrie.
Le tourisme, quant à lui, confirme son rôle de moteur de la reprise avec une fréquentation en hausse et des recettes record sur les neuf premiers mois de l’année. Les services financiers et les télécommunications continuent de soutenir la croissance, tandis que le BTP bénéficie du dynamisme des chantiers d’infrastructures.
Cependant, ces performances sectorielles contrastent avec la situation de l’emploi et du revenu des ménages. Le chômage des jeunes reste élevé, le rythme de création d’emplois demeure insuffisant pour accompagner la croissance démographique et les inégalités territoriales persistent, analyse le Centre Marocain de Conjoncture.
Une dynamique sectorielle contrastée
Appréciée à travers l’indice de la production industrielle, les industries manufacturières au Maroc, le secteur industriel marocain hors raffinage de pétrole ont enregistré une hausse de 7% au cours du second trimestre de 2025 comparativement à la même période de l’année passée. Cette progression trouve son origine dans le bon comportement de certaines activités dont les taux de croissance dépassent largement 10%.
Parmi ces secteurs le CMC cite les industries chimiques, la fabrication des produits minéraux non métalliques. L’industrie de l’automobile a évolué positivement mais à une cadence moins vive. D’autres industries en revanche ont enregistré des baisses significatives.
Le tourisme poursuit son redressement en 2025. À fin septembre de l’année en cours le nombre d’arrivées touristiques a atteint 15 millions de personnes marquant ainsi une progression d’environ 14 % sur un an. Parallèlement le nombre des nuitées dans les établissements d’hébergement classés a atteint 20,6 millions au cours de cette période réalisant ainsi un accroissement de 10,3% par rapport au niveau correspondant de 2024.
Les recettes générées par ces entrées ont atteint un peu plus de 100 Mds de DH à fin septembre soit un raffermissement de 14,3%, au lieu de +4,7% à fin août 2024.
Le segment du bâtiment et des travaux publics affiche un bon redémarrage à fin septembre 2025, selon le CMC. Les ventes de ciment ont augmenté de 10,6 % sur les neuf premiers mois de l’année en cours comparativement à la même période de l’année précédente. Ainsi 10,86 millions de tonnes de cette substance ont été livrées contre 9,8 millions un an plus tôt.
La hausse de la demande de tous les segments du secteur explique cette évolution. Les achats de ciment par le segment infrastructure ont enregistré une hausse de 9,2% et celui du béton prêt à l’’emploi s’est accru de 26% alors que les acquisitions de ciment par le bâtiment résidentiel restent plus modéré (+0,4 %).






