Le département américain de l’Agriculture (USDA) a annoncé avoir licencié 70 chercheurs contractuels étrangers à la suite d’un examen de sécurité nationale visant à protéger l’approvisionnement alimentaire des États-Unis contre des adversaires tels que la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Iran.
« L’USDA a mené un examen approfondi des personnes autorisées à travailler sur des contrats avec le département et a identifié environ 70 individus originaires de pays jugés préoccupants », a déclaré un porte-parole.
« Les personnes travaillant sur ces contrats et issues de pays préoccupants ne seront plus autorisées à participer aux projets de l’USDA. »
La secrétaire américaine à l’Agriculture, Brooke Rollins, avait annoncé le 8 juillet un plan de sécurisation du secteur agricole, incluant des mesures pour interdire l’achat de terres agricoles américaines par des ressortissants des quatre pays concernés, ainsi que la résiliation de tout accord de recherche existant avec eux. Rollins a précisé que ces mesures étaient nécessaires pour garantir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire du pays.
Les chercheurs concernés travaillaient au sein de l’Agricultural Research Service (ARS), le bras de recherche interne de l’USDA, a indiqué Thomas Henderson, président du syndicat American Federation of Government Employees Local 1657, qui représente les employés de l’ARS à Albany, en Californie.
La majorité des personnes licenciées étaient des chercheurs postdoctoraux chinois, engagés sous contrat de deux ans avec l’agence et déjà soumis à des vérifications avant leur embauche, a précisé Henderson.
Certains se sont présentés au travail le 9 juillet pour découvrir que leurs badges ne fonctionnaient plus, a-t-il ajouté.
En raison d’un gel des embauches fédérales prolongé jusqu’au 15 octobre, l’USDA ne pourra pas remplacer le personnel licencié et devra interrompre des travaux scientifiques en cours, essentiels pour les agriculteurs, comme un projet de développement de vaccin contre une toxine mortelle présente dans le boeuf insuffisamment cuit, a souligné Henderson.
« Nous n’avons plus les compétences nécessaires pour faire avancer ces projets de recherche. Cela nous fait prendre des années, voire des décennies de retard », a-t-il déclaré.
L’USDA n’a pas commenté les inquiétudes concernant la perte de capacité de recherche.
L’ARS mène des recherches sur des sujets agricoles prioritaires pour les agriculteurs américains, tels que les nuisibles, la sécurité alimentaire ou le changement climatique. L’agence a perdu environ 1 200 employés, soit plus de 17 % de ses effectifs de 2024, en raison de licenciements et d’incitations à la démission mises en place sous l’administration du président Donald Trump.
Dans une note du 8 juillet, Rollins a interdit au personnel de l’USDA de publier des recherches avec des ressortissants des quatre « pays préoccupants » sans approbation de l’agence, ainsi que de participer à des événements organisés par des « adversaires étrangers ».
Certains membres du personnel de l’ARS ont également été informés lors d’une réunion que toutes les publications en cours d’examen seraient réanalysées et que celles cosignées avec des ressortissants des quatre pays seraient rejetées, selon Ethan Roberts, employé de l’ARS et président du syndicat American Federation of Government Employees Local 3247.
Avant cette note, des procédures de vérification supplémentaires étaient déjà en place pour la publication de recherches menées avec des personnes issues de ces quatre pays, a rappelé Roberts (Reuters).