A quelques jours de la tenue des 1ères Assises sur la régionalisation avancée les 20 et 21 décembre à Agadir, et en plein réflexion sur le nouveau modèle de développement, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) vient de publier un rapport d’analyse dédié à la mise en exergue des profils régionaux.
Parmi les indicateurs phares à analyser, l’investissement public au niveau des 12 régions. Il ressort des statistiques dévoilées que le tourisme et l’habitat arrivent en tête de liste des secteurs qui profitent du foncier de l’Etat. Chose qui devra changer dans les années à venir à en croire les dires du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. Rappelons que lors d’une rencontre avec le Patronat sur le PLF 2020, le ministre avait fait une déclaration inattendue. « Le foncier de l’état, très demandé par le secteur de l’immobilier, sera exclusivement consacré aux investissements productifs pour permettre le décollage de l’investissement », avait-t-il déclaré.
En attendant d’y voir un peu plus clair, le rapport de la DEPF fait ressortir les régions où les investissements de l’Etat sont les plus concentrés.
Ainsi et sans surprise, la région Casablanca-Settat arrive en pôle position en s’accaparant 36% de l’investissement total des établissements et entreprises publics. Le montant d’investissement prévisionnel des EEP en 2019 au niveau de la région s’élève à 35,3 Mds de DH de l’ensemble des investissements prévus par ces entreprises au niveau national.
Toutefois, 54% du foncier de l’Etat mobilisée par la région est destiné aux projets dans le secteur du tourisme, suivi par le secteur de l’agro-industrie (29%), l’habitat (9%), l’enseignement et la formation (6%) et le commerce et services (3%). En effet, bien que la capitale économique ne soit pas une destination touristique phare du Royaume, elle parvient, tout de même, à attirer les investissements dans le secteur.
Quant au secteur agricole, la région occupe la 3ème place en termes de superficie mobilisée (14%) et 2ème place par rapport à l’investissement (29%). En 2017, la région a profité de 198 MDH, soit 29% de l’investissement projeté au niveau national et de 1% de la superficie mobilisée. Les filières ciblées concernent essentiellement l’élevage à hauteur de 68% suivi par la filière des maraîchères (27%).
En deuxième position du classement arrive la capitale administrative du Royaume. Pour 2019, le montant d’investissement des EEP prévu est de 16,8 Mds de DH, soit 17% des investissements programmés par ces entreprises au niveau national. A noter que cette part a baissé de 4 points entre 2018 et 2019 en faveur d’autres régions. Et contrairement à Casablanca, le foncier public est plutôt mobilisé à hauteur de 83% pour des projets dans le secteur de l’habitat, suivi de loin par le secteur du tourisme (13%), l’enseignement et la formation (3,9%) et la santé (0,1%).
La région de Marrakech-Safi arrive en 3ème position avec une part de 10% des investissements des entreprises et établissements publics. Pour l’exercice 2019, le montant de l’investissement réservé à la région est de près de 10 Mds de DH, soit 10% des investissements prévus au niveau national.
Les secteurs de l’habitat et du tourisme continuent de s’accaparer la part du lion du foncier de l’Etat mobilisé au niveau de la région. En 2017, les cessions foncières ont été principalement opérées au profit du secteur du tourisme à hauteur de 37% de la superficie globale mobilisée, suivi par le secteur de l’habitat (35%).
La 4ème place du classement est partagée entre l’Oriental avec 8% de l’investissement des EEP et la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 7%.
En effet, pour l’Oriental le montant de l’investissement public global en 2019 a été de 7,8 Mds de DH. Là encore le foncier public mobilisé pour l’investissement a profité aux secteurs de l’habitat et du tourisme.
Quant au deuxième pôle économique du Royaume à savoir la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, il bénéficié d’un montant de 7,4 Mds de DH de l’investissement des EEP au niveau national. La région perd tout de même 3 points de part dans l’investissement par rapport à 2017.
La mobilisation du foncier privé de l’Etat pour l’investissement a principalement concerné les secteurs de l’industrie, de l’agro-industrie ainsi que le tourisme. Dans ce sillage, la région a profité de 1,9% du montant investi, de 0,3% de la superficie aménagée et de 10,5% de l’emploi créé.