Malgré un discours pompeux sur les stratégies sectorielles, le décollage économique du Royaume et autres slogans du genre, le marché du travail au Maroc ne créé pas des emplois de qualité. C’est le moins qu’on puisse dire à la lumière de la note du HCP sur la situation du marché du travail en 2017.
Si l’enquête nationale du l’emploi réalisée par le Haut-commissariat au plan relève une création nette d’emplois en 2017 (86.000 postes), elle dévoile un taux d’activité en recul entre 2016 et 2017, passant de 47% à 46,7%. Le volume du chômage s’est accru de 4,2% pour s’établir à 10,2% au niveau national (1.216.000).
La note rappelle encore une fois que le marché du travail au Maroc ne créé pas des emplois qualifiés puisque que sur les 10.699.000 actifs occupés en 2017, 6.271.000 n’ont aucun diplôme (58,6%), 2.988.000 ont un diplôme de niveau moyen (27,9%) et 1.440.000 sont détenteurs d’un diplôme de niveau supérieur (13,5%). C’est dire la faible qualification de la main d’œuvre.
Parmi les actifs occupés n’ayant aucun diplôme, 3.117.000 travaillent dans le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » (soit 82,8% de l’emploi total de ce secteur), 704.000 dans les BTP (61,1%), 617.000 dans l’industrie (50,3%) et 1.833.000 dans les services (40,5%). Au niveau national, 97,6% des salariés n’ont bénéficié d’aucune formation prise en charge par l’employeur au cours des 12 derniers mois (97,1% en milieu urbain).
Cette situation fait que le chômage croit avec l’amélioration du niveau d’éducation et de formation. En effet, le taux de chômage passe, au niveau national, de 3,8% parmi les sans diplômes à 15% parmi les diplômés de niveau moyen et à 23,3% parmi les diplômés de niveau supérieur !
Le HCP pointe du doigt la précarité et la faible protection sociale des actifs
Près de 5,6% des actifs occupés travaillent le jour et la nuit, 3,2% alternent le jour et la nuit et 1,1% travaillent uniquement la nuit.
L’enquête nationale note que quatre actifs occupés sur dix (41,8%, soit 4.468.000 personnes) travaillent plus de 48 heures par semaine au niveau national, 45,7% parmi les citadins (2.681.000 personnes) et 37% parmi les ruraux (1.787.000 personnes), un actif occupé sur deux parmi les hommes (4.101.000 personnes) et 14,8% parmi les femmes (367.000 personnes).
Aussi, 3.343.000 d’actifs ne disposent d’aucun contrat qui formalise leur relation avec leur employeur, dont 772.000 dans le secteur des BTP (90,6% de l’emploi total dans ce secteur).
Dans le même contexte, 8.297.000 actifs occupés (77,5%) ne bénéficient d’aucune couverture médicale au niveau national, 3.848.000 dans les villes (65,5%) et 4.449.000 dans le milieu rural (92,2%). Cette proportion s’établit parmi les salariés à 58,1% au niveau national (3.040.000 personnes), à 51% en milieu urbain (1.969.000 personnes) et à 77,6% en milieu rural (1.071.000 personnes).
Il est important d’insister sur le fait que près d’un cinquième (18,6%) des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré précisément en milieu rural (90,2% des emplois non rémunérés).