Grâce aux Plateformes de Démonstration (PFD) dédiées à la culture de l’olivier mises en place par Al Moutmir, le rendement a été multiplié par 2 soit 10 t/ha au lieu de 5t/ha. Nous avons accompagné les experts d’Al Moutmir dans la province de Ouazzane, où 300 agriculteurs ont bénéficié du programme.
Le programme des plateformes de démonstration olivier compte à son actif plus de 6.922 PFD dont 971 pour la campagne 2023-2024. Le programme des Plateformes de Démonstration (PFDs) est un levier clé du modèle de développement agricole Al Moutmir. Il permet de démontrer l’impact considérable de l’utilisation des meilleures pratiques agricoles sur le rendement et la qualité des productions, le revenu généré et la consommation raisonnée des fertilisants. C’est également un outil de facilite la dissémination des recommandations scientifiques et des innovations agricoles.
Les plateformes de démonstration de l’olivier bénéficient d’un suivi scientifique de proximité assuré par les ingénieurs agronomes Al Moutmir et les experts mobilisés des différentes institutions scientifiques nationales. L’itinéraire technique adopté dans les plateformes de démonstration est centré sur la gestion intégrée des cultures (ICP). Chaque programme est basé sur 3 piliers, à savoir la gestion rationnelle de l’eau d’irrigation, la fertilisation sur mesure et la protection intégrée des cultures.
Pour mesurer l’impact de l’utilisation des meilleures pratiques agricoles sur le rendement et la qualité des productions, le revenu généré et la consommation raisonnée des fertilisants, nous avons suivi les experts Al Moutmir sur le terrain pour mesurer également comment l’adoption d’une approche scientifique améliore le rendement au profit des agriculteurs suivis.
Pour rappel, dans la province de Ouazzane quelque 300 agriculteurs sont suivis, 400 analyses de sol ont été réalisées et au total 44 PFD dont olivier sont installées. Les résultats se traduisent par une amélioration rentabilité par hectare (+30.000 DH sans compter le volet valorisation huile d’olive) et de très bons résultats de maturité et du rendement. D’ailleurs, le but des PFDs est de comparer deux parcelles, la PFD où la culture est cultivée en suivant Integrated Crop Program et le témoin où les pratiques agricoles courantes sont maintenues par l’agriculteur.
Les PFDs sont co-construites et mises en place en partenariat avec l’écosystème agricole et en particulier l’écosystème scientifique (UM6P, INRA, APNI, IAV, ENA…) et couvrent plusieurs groupes de cultures tels que les céréales et les légumineuses, l’arboriculture et le maraîchage. Depuis le lancement de l’Initiative, plus de 27.477 PFDs ont été mises en place au niveau de plus de 40 provinces.
Chaque plateforme porte sur l’application des meilleurs intrants, opérations et techniques agricoles, du travail du sol à la récolte. Ce qui permet au fur et à mesure de l’avancement du cycle de la culture de comparer entre l’impact des bonnes pratiques versus les pratiques moyennes des localités voire des Régions. L’objectif étant de créer un effet d’émulation et d’induction porté par les agriculteurs qui ont hébergé ces plateformes de démonstration, véritables ambassadeurs des bonnes pratiques et garants de la continuité de l’effort.
Programme des plateformes de démonstration olivier : un succès à généraliser
Le programme des plateformes de démonstration olivier revêt toute son importance surtout dans le contexte actuel où la production nationale prévisionnelle des olives est estimée à 950.000 de tonnes, légèrement inférieure à celle de l’année dernière (11%) malgré un déficit hydrique sévère qui persiste depuis 6ans.
Cette production est en baisse de 44% par rapport à la production de l’automne 2021, qui avait enregistré un niveau record historique de 1,9 Millions de tonnes. Cette baisse de production a affecté les régions pluviales et plus les régions irriguées.
Les services du ministère de l’agriculture expliquent que la baisse de production oléicole est causée en premier lieu par la sécheresse qui a sévi durant les 6 dernières campagnes agricoles, provoquant un stress hydrique persistant dans différentes régions de production, à des degrés d’intensité différenciés et selon les types de sources d’irrigation (barrages, puits ou sources) et en deuxième lieu à la perturbation des températures :vague de chaleur suivie de vague de froid durant le printemps coïncidant avec la floraison de l’olivier. Les régions les plus touchées cette année : la région du Marrakech Safi et Taroudant et aussi la région de Tadla et Khénifra.
Les dernières pluies de l’automne ont été bénéfiques pour sauver la production d’olives dans les régions du nord : Taza, Saïs, Ouezzane, Larache et de l’Est du pays comme Errachidia, Figuig et Ouarzazate.
La production d’huile attendue durant cette campagne est d’environ 90000 tonnes ; elle aussi a été affectée. Le gouvernement a décidé d’autoriser l’importation de 30.000T d’huile d’olive extra vierge en 2025.
Les prix du litre d’huile oscillent entre 90 et 110 DH au démarrage de la récolte fin octobre.
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