Les prix du pétrole ont chuté vendredi, tout en restant orientés vers une troisième hausse hebdomadaire consécutive, après que la Maison Blanche a reporté sa décision concernant une éventuelle implication des États-Unis dans le conflit entre Israël et l’Iran.
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 1,57 $, soit environ 2 %, à 77,28 $ le baril vers 08h15 GMT. Ils restent toutefois en passe d’enregistrer un gain de près de 4 % sur la semaine.
Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet – qui n’a pas été coté jeudi en raison d’un jour férié aux États-Unis et expire ce vendredi – progressait de 52 centimes, soit 0,7 %, à 75,66 $.
Le contrat plus liquide pour août gagnait environ 0,8 %, soit 56 centimes, à 74,06 $.
Jeudi, les prix avaient bondi de près de 3 % après qu’Israël a bombardé des cibles nucléaires en Iran, tandis que l’Iran – troisième producteur de l’OPEP – a riposté par des tirs de missiles et de drones contre Israël. Aucun des deux camps ne semble prêt à céder dans ce conflit qui dure depuis une semaine.
Les cours du Brent ont réduit leurs gains après que la Maison Blanche a indiqué que le président Donald Trump prendrait une décision sur une éventuelle implication américaine dans le conflit israélo-iranien d’ici deux semaines.
« Cependant, tant qu’Israël et l’Iran continuent de s’affronter, il existe toujours un risque d’escalade involontaire qui pourrait toucher les infrastructures pétrolières », analyse John Evans, de PVM.
« Le monde dispose d’une offre plus que suffisante pour 2025, sauf en cas de scénario catastrophe où 20 millions de barils par jour seraient bloqués dans les mers d’Arabie, même brièvement. »
L’Iran a déjà menacé par le passé de fermer le détroit d’Ormuz en réaction à la pression occidentale. Toute fermeture de ce passage stratégique pourrait entraver le commerce et peser sur les prix mondiaux du pétrole.
Selon des sources maritimes citées par Reuters plus tôt cette semaine, les navires commerciaux naviguent désormais à proximité d’Oman, tandis que les agences maritimes leur conseillent d’éviter les eaux iraniennes autour du détroit.
« Je pense que la prime de risque actuelle liée à l’Iran et Israël s’élève à près de 10 $/baril, mais je ne vois pas les prix retomber dans les 60 $ à court terme », estime Ashley Kelty, analyste chez Panmure Liberum.
Une escalade du conflit, notamment si Israël attaquait les infrastructures d’exportation ou si l’Iran perturbait la navigation dans le détroit, pourrait alors faire grimper le prix du baril à 100 $, ajoute-t-il. (Avec Zonebourse)