Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Le séisme du 8 septembre restera gravé dans nos mémoires mais encore plus dans celles de tous ceux ou celles qui ont perdu des êtres chers notamment les enfants qui du jour au lendemain se retrouvent sans tuteur légal. Des orphelins vulnérables face aux prédateurs notamment ceux qui cherchent à tout prix le buzz et les vues sur les réseaux sociaux. Gouvernement, ministre de tutelle et associations de la protection des enfants sont appelés à réagir vite pour mettre fin à ce bafouement des droits de ces victimes du séisme.
Après le choc du violent séisme qui a secoué notre pays ce vendredi 8 septembre, place à l’évaluation de l’ampleur des dégâts et à la reconstruction. Le plus dur est à venir. En effet, après les actions d’urgence menées dès le lendemain du séisme pour secourir les victimes des décombres, enterrer les morts et apporter les besoins de première nécessité à la population touchée, l’Etat fait face à un défi de taille.
L’Etat devra se retrousser les manches pour prendre en charge l’avenir d’une population qui a tout perdu et qui a longtemps vécu dans l’ombre, dans l’extrême pauvreté et parfois en l’absence des droits constitutionnels les plus élémentaires. Une population qui souffrait dans le silence et se contentait du peu.
Bien qu’il ait plongé tout le pays dans une profonde tristesse, ce séisme a tout de même permis de braquer les projecteurs du monde sur les conditions de vie difficiles de cette frange de la population exposée à tous les aléas. Une population servant de carte postale qu’il fallait conserver dans ces conditions de précarité à des fins touristiques.
Un mal pour un bien, diront certains. Encore faut-il que l’Etat aille jusqu’au bout de ce long processus de reconstruction qui risque de durer plusieurs années selon les experts.
Mais dans cette tragédie, il y a encore plus dur que de perdre un toit. En effet, ce séisme a causé une véritable déchirure sociale. Des enfants sont devenus du jour aux lendemains orphelins, sans aucun tuteur légal. Des enfants qui se sont vus arracher le plus cher qu’ils avaient au monde à savoir leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs grands-parents, leurs tentes et oncles, leurs amis, leurs instituteurs…
Des enfants qui ont perdu les piliers de protection, de sécurité et d’amour. Des enfants qui errent depuis la nuit du vendredi 8 septembre entre les décombres dans le froid, la famine, l’insécurité et surtout en l’absence de toute visibilité sur de quoi sera fait demain.
Sur la toile c’est la chasse à l’image d’enfant la plus touchante et l’histoire la plus bouleversante. Nous constatons avec amertume que plusieurs youtubeurs, influenceurs et même certains médias qui se sont déplacés sur les zones sinistrées n’hésitent pas à filmer des enfants en bas âge ayant perdu leurs parents faisant de leur drame un contenu digital à partager sur les réseaux sans tenir compte des droits d’image de ces pauvres enfants.
De bonne ou de mauvaise foi, ce qui est certain c’est que ces enfants ne devraient pas être exposés aux caprices des youtubeurs. Leurs drames ne devraient pas servir de contenu à des fins commerciales pour augmenter les vues ou à d’autres fins plus criminelles.
Et comme si leur malheur ne suffisait pas, certains en rajoutent des couches. Nous avons été interpellés par des messages de jeunes qui ont exprimé sur les réseaux sociaux leur souhait de se rendre aux zones touchées pour se marier avec les orphelines. Une aberration qui choque plus d’un.
On se demande d’ailleurs où est le gouvernement garant de la protection de ces enfants ? Où est la ministre de la Solidarité et de l’Insertion sociale et de la famille ? Où sont les associations de protection des enfants ? Qui veillera à faire respecter les lois en vigueur et à protéger ces orphelins vulnérables ?
Ces enfants ont d’abord besoin d’accompagnement psychologique pour surmonter le choc de la perte. Ils ont besoin de se sentir en sécurité sous un toit. De pouvoir reprendre leur étude. Ils ont besoin de visibilité sur l’avenir. L’Etat est appelé à trouver dans l’immédiat des solutions à ses enfants et surtout à faire appliquer les lois en vigueur.
Malheureusement, bien que le Maroc dispose d’un arsenal juridique visant à protéger les droits de ces enfants, il nous faut l’autorité, à l’image de la HACA, qui veille au respect, par les utilisateurs des réseaux sociaux, des dispositions des textes législatifs et réglementaires.
C’est dire, si rien ne sera plus comme avant le 8 septembre pour ces enfants, au moins tentons d’apaiser leur souffrance dans la dignité.
3 Commentaires
Bonjour,
Je voulais savoir les conditions pour une adoption d un enfant.
Bonjour,
Qu’elle procédure pour pouvoir adoptée un enfant orphelin.
Bonjour,
Quelle démarche à suivre pour pouvoir adopter un enfant ?
Merci