Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a tenu le mardi 23 septembre sa troisième réunion trimestrielle de l’année 2025. Lors de cette session, il a analysé l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale, ainsi que les projections macroéconomiques à moyen terme de Bank Al-Maghrib.
Sur le plan international, le Conseil a d’abord passé en revue les développements récents de la politique commerciale américaine, marqués par la conclusion de quelques accords bilatéraux, sans que cela fasse dissiper les incertitudes de manière significative. Celles-ci continuent de peser sur les perspectives de l’économie mondiale qui devrait poursuivre son ralentissement à un rythme toutefois moins rapide que prévu en juin. Dans ce contexte, et favorisée par le recul des prix de l’énergie, l’inflation maintiendrait sa décélération, avec des dynamiques différenciées d’une économie à l’autre.
Au niveau interne, les dernières données des comptes nationaux relatives au premier trimestre de 2025 font ressortir la poursuite de l’évolution favorable de l’activité observée en 2024, avec une amélioration notable dans les secteurs non agricoles. Cette dynamique, qui devrait se consolider à moyen terme à la faveur des nombreux chantiers d’envergure lancés et programmés, s’est reflétée sur le marché du travail avec une forte reprise des créations d’emplois à partir du troisième trimestre 2024. Toutefois, les données récentes, relatives au deuxième trimestre 2025, révèlent un net affaiblissement de ces créations, notamment dans les services.
S’agissant de l’inflation, elle continue d’évoluer à des niveaux modérés, avec un taux moyen de 1,1% sur les huit premiers mois de 2025. Selon les projections de Bank Al-Maghrib, elle devrait ressortir à 1% cette année, quasi-stable par rapport à 2024, avant de s’accélérer à 1,9% en 2026. Sa composante sous-jacente passerait de 2,2% en 2024 à 1,1% en 2025 et s’accélérerait à 2% en 2026.
De leur côté, les anticipations d’inflation restent bien ancrées, les experts du secteur financier tablant, au troisième trimestre 2025, sur des taux de 2,1% en moyenne à l’horizon de 8 trimestres et de 2,2% à celui de 12 trimestres. 7. Sur le volet de la transmission des précédentes décisions du Conseil, la baisse des taux débiteurs assortissant les crédits bancaires au secteur non financier se poursuit, le recul cumulé depuis le début de l’assouplissement monétaire en juin 2024 ressortant au deuxième trimestre 2025 à 59 points de base, contre 75 points pour le taux directeur.
Au total, le Conseil considère que les incertitudes pesant sur les perspectives économiques demeurent à un niveau élevé. Sur le plan externe, outre l’évolution de la politique commerciale des Etats-Unis, elles émanent de la persistance des tensions géoéconomiques et des conflits au Moyen- 2 Orient et en Ukraine et de leurs implications. Au niveau interne, elles sont liées notamment au stress hydrique et aux conditions climatiques qui prévaudront lors de la prochaine campagne agricole, ainsi qu’aux données de la Programmation Budgétaire Triennale 2026-2028.
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, le Conseil a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 2,25%, tout en poursuivant le renforcement des mesures visant l’assouplissement des conditions de financement des entreprises notamment les TPE. Cela étant, le Conseil continuera de suivre de près l’évolution de la conjoncture et de fonder ses décisions, réunion par réunion, sur la base des données les plus actualisées.