En début de semaine, la Commission européenne a présenté sa feuille de route REPower EU. Elle prévoit une « élimination progressive et coordonnée des approvisionnements énergétiques russes » d’ici 2027.
Pendant des décennies, l’énergie importée de Russie était omniprésente en Europe : du chauffage des appartements en Slovaquie à l’approvisionnement de l’industrie allemande. Les voix qui mettaient en garde contre les risques de cette dépendance au pétrole, au gaz et au charbon d’un seul fournisseur étaient minoritaires.
L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a porté un premier coup à cette lune de miel énergétique, mais les dangers n’ont sauté aux yeux de la plupart des Européens qu’avec l’invasion de l’Ukraine en 2022. Depuis lors, l’UE peine à se libérer de sa dépendance aux combustibles fossiles russes et à surmonter l’obstruction interne de certains de ses États membres à cette politique.
Lorsque Moscou a lancé son offensive militaire, l’Union a sanctionné la Russie et pris des mesures pour réduire ses importations de charbon et de pétrole. Le gaz est désormais au cœur de ses préoccupations. À mesure que le gaz naturel liquéfié (GNL) devient disponible à l’échelle mondiale, Bruxelles prévoit de remplacer le gaz naturel russe par du GNL, si possible issu d’autres sources que celles contrôlées par le Kremlin.
En début de semaine, la Commission européenne a présenté sa feuille de route REPower EU. Elle prévoit une « élimination progressive et coordonnée des approvisionnements énergétiques russes » d’ici 2027.
Un objectif secondaire de ce plan est de renforcer la transition de l’Union vers les énergies renouvelables. « Nous agissons ainsi pour préserver notre sécurité. Mais c’est aussi une étape importante vers l’indépendance énergétique. Produire notre propre énergie propre et abordable au lieu d’importer des combustibles fossiles coûteux », déclare le commissaire à l’Énergie, Dan Jørgensen.
La Commission souhaite désormais mettre fin à toutes les importations de gaz russe d’ici fin 2027. Elle prévoit de présenter un projet de loi en ce sens le mois prochain. Le pétrole et le combustible nucléaire sont également visés. La Russie est un important fournisseur d’uranium. De plus, plusieurs États membres de l’UE exploitent des réacteurs de fabrication russe.
« Nous ne voulons pas être sous le contrôle de Poutine », a déclaré Jørgensen après avoir présenté les mesures à venir.
Le commissaire a souligné que l’Union européenne avait dépensé plus pour l’achat de combustibles fossiles à la Russie que pour l’aide à l’Ukraine depuis 2022.
Le projet de loi devra être approuvé par le Parlement européen et les États membres. La Commission n’a pas besoin de l’accord des Vingt-Sept pour interdire les importations, une majorité pondérée de 15 pays est suffisante.
La Hongrie et la Slovaquie, qui entretiennent des rapports étroits avec Moscou, ont déjà critiqué ce projet. « Je refuse de commettre un suicide économique ; c’est tout simplement un suicide économique de continuer à penser que le gaz, le nucléaire, le pétrole, tout doit cesser simplement parce qu’un nouveau rideau de fer est érigé entre le monde occidental et peut-être la Fédération de Russie et d’autres pays », affirme le Premier ministre slovaque Robert Fico, tout en soulignant qu’il reconnaît l’importance de réduire la dépendance énergétique.
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