Les 1.500 pensionnaires sauraient livrés à eux-mêmes face à une administration en manque d’effectif et de moyens.
Une centaine d’enfants pensionnaires seraient en contact sans sécurité avec des personnes adultes également pensionnaires.
Pour en avoir le cœur net, Ecoactu.ma a tenté de joindre le service de communication du ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du développement social, en vain !
Le centre Ain Atiq qui a fait la Une des journaux il y a quelques années lors de son inauguration en 2011 par le Roi Mohammed VI comme le plus grand complexe au niveau national, est aujourd’hui le triste sujet des discussions et des échanges sur les réseaux sociaux. En effet, une alerte a été donnée hier soir sur les réseaux sociaux par le membre d’un collectif qui distribue des repas durant le mois sacré et qui était en visite hier au centre social Ain Atiq.
La personne décrit un centre dans «un état pitoyable où vivent 1.500 personnes dans des conditions inhumaines ». Le pire est, d’après l’estimation de ce témoin, quelques 250 femmes et 100 enfants côtoient près de 900 hommes pensionnaires qui circuleraient dans le pavillon des femmes et enfants en toute liberté, la sécurité étant débordée par leur nombre important. Cela laisse présager le pire du traitement réservé à ces enfants et tous les abus qu’ils pourraient subir.
Le témoin oculaire décrit une situation chaotique : « À l’intérieur des bâtiments du centre, un autre monde. Les femmes délaissées par leurs familles, mélangées avec des personnes qui ont des dysfonctionnements cognitifs, d’autres en situation de handicap, des mendiants, des SDF et des drogués. Oui tous sous le même toit et partagent les mêmes chambres (sauf pour les femmes délaissées qui sont isolées dans des chambres à part) ».
Un récit qui glace le sang lorsqu’une « amie a surpris une « aide-soignante » en train d’asperger une pensionnaire d’un produit de nettoyage du sol ». Interpelée par les membres du collectif, l’aide-soignante argue que le centre ne dispose d’aucun produit d’hygiène ou de soin. Sans oublier des personnes portant des couches pendant 48 heures avant de pouvoir être changées.
Quand on sait que le centre, qui a nécessité 102 millions de DH pour sa réalisation, reçoit régulièrement des aides, notamment un don royal en 2014 et quand on sait que rien qu’en mars dernier le centre a fait l’objet d’une convention pour la prise en charge des pensionnaires, il y a lieu de se poser des questions sur la prise en charge et l’encadrement des pensionnaires. Et surtout sur la responsabilité des pouvoirs publics si ce qui est décrit s’avère véridique, en premier lieu le ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du développement social ! L’appel sur les réseaux sociaux a été largement relayé et le plus important actuellement est d’agir en urgence pour améliorer les conditions de vie de ces pensionnaires et les protéger de toute forme d’abus.