L’Afrique est appelée à passer d’une logique de gestion des crises à celle de leur résolution et de leur prévention, a affirmé, vendredi à Rabat, le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami.
Intervenant à l’ouverture des travaux de la 3e édition de l’Assemblée générale de la Conférence des Présidents des Assemblées législatives africaines (CoSPAL), R. Talbi Alami a souligné que le continent a besoin de transformer ses potentialités en richesses et de rattraper des années de développement perdu, notant que la réalisation de cet objectif noble requiert une volonté politique collective.
Il s’agit également, a-t-il poursuivi, de rompre avec les mentalités et stratégies de séparation ainsi qu’avec l’ingérence dans les affaires intérieures des nations, et de respecter les principes de la souveraineté des États et de l’intégrité territoriale qui constituent la pierre angulaire du système et des relations internationaux.
A cet égard, il a relevé que l’Afrique est le continent qui supporte le plus le lourd fardeau de conflits, de crises et de dilemmes, considérant que plusieurs pays africains sont confrontés au terrorisme aveugle, qui, dans le contexte africain, prend des formes d’une extrême cruauté.
Et d’ajouter que le terrorisme devient encore plus dangereux lorsqu’il s’allie au séparatisme, dans l’objectif de fragmenter les États, de saper leur intégrité territoriale et de pérenniser l’instabilité.
En dépit des ressources considérables et variées dont regorge le continent africain dans les domaines de l’agriculture et des énergies, il demeure confronté à des défis liés à la sécurité alimentaire, l’accès à l’électricité, la fourniture des services sociaux, tels que l’éducation, la formation, la santé, la protection sociale, ainsi que des infrastructures dont les routes, les chemins de fer, les moyens de transport et la gestion urbaine, a-t-il dit, notant que l’Afrique est la première victime des dérèglements climatiques, en termes de désertification, de destruction des forêts, et d’inondations dévastatrices.
Dans ce sens, il a estimé que face à l’ensemble de ces défis et ces manifestations d’insuffisance, il convient de s’interroger sur les causes profondes de ces problèmes et sur les solutions que les parlements nationaux et les élites peuvent élaborer pour transformer ces défis en véritables opportunités de réussite, relevant que l’Afrique ne manque ni de projets, ni de visions et ni d’initiatives, mais qu’elle a plutôt besoin d’une mise en œuvre concrète.
Dans la même veine, il a précisé que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) constitue un cadre juridique et conventionnel continental capable, si elle est mise en œuvre de manière optimale, de lancer de grandes dynamiques régionales et continentales dans les domaines de l’économie et des services au sein du continent.
Les initiatives nobles et ambitieuses lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, telles que le Processus des pays africains atlantiques et l’Initiative atlantique visant à faciliter l’accès des pays sahéliens dépourvus de littoral à l’océan Atlantique, ainsi que le Gazoduc atlantique, sont à même de transformer le visage de l’Afrique, de la doter d’infrastructures stratégiques, de faciliter son ouverture sur le monde extérieur et de placer ses pays sur la voie de la prospérité africaine souhaitée et partagée, a-t-il soutenu.
Et de poursuivre que dans un monde marqué par la polarisation, un système international aux axes multiples et fluctuants, et une mondialisation en désarroi, le continent africain dispose d’une opportunité d’essor et de développement, à condition de rester uni et d’investir ses richesses au profit de ses pays et de ses populations et de poursuivre l’enracinement de la démocratie et de l’État des institutions, tout en tenant compte de l’histoire, des traditions institutionnelles et de la culture africaine.
Selon R. Talbi Alami, les parlements disposent de marges plus larges pour agir et plaider dans cette perspective, appelant à s’appuyer, lors de cette Assemblée générale, sur les documents adoptés lors de rencontres similaires, et de passer du diagnostic et du consensus d’idées à leur concrétisation sur le terrain, depuis la position et dans le cadre des compétences des institutions législatives.
Les discussions de cette édition, à laquelle prennent part des présidents de parlements et de délégations parlementaires de plusieurs pays africains, porteront sur une série de questions stratégiques intéressant le continent africain (MAP).







