La reprise du crédit bancaire au secteur non financier (SNF) devrait être plus élevée au cours des prochains mois 2025 et évoluerait autour 5,9% en 2025 selon les projections de BAM. Cette augmentation projetée pour la fin de cette année serait d’abord le reflet d’une baisse des conditions générales de financement.
L’étude des statistiques monétaires couvrant le premier quadrimestre de 2025 montre la masse monétaire M3 a vu son rythme de progression, en glissement annuel, accélérer à 6,9% contre 4,3% un an plus tôt pour s’établir à 1.893,2 Mds de DH. Cette accélération, selon les analystes du CMC, est la résultante principalement des hausses de la monnaie fiduciaire (+8,% pour un encours de 457,5 Mds de dhs et un poids pondéral de 24,2%), des dépôts à vue auprès des banques (+5,2%) et des détentions des agents économiques en titres d’OPCVM monétaires.
S’agissant des contreparties, la hausse de 8,9% des Avoirs Officiels de Réserves (AOR) est le premier fait marquant. Représentant 20,63% du total, le stock AOR s’élève à 390,7Mds de dhs assurant une couverture d’environs 6 mois d’importations. De leurs côtés, les créances des institutions de dépôts sur l’économie pro- gressent mais à rythme moindre.
Plus précisément, l’encours du crédit bancaire au secteur non financier qui augmente de 4,2% pour atteindre 961,8Mds de dhs ou 83,5% de l’encours total fonde, selon les conjoncturistes, plusieurs séries d’observations selon le critère privilégié.
D’abord, les concours aux entreprises non financières privées ont marqué une progression annuelle de 2,3% (446,9 Mds de dhs). Cette évolution résulte essentiellement de la hausse de 9,6% des crédits à l’équipement et de 7,3% des prêts à la promotion immobilière. En revanche, les facilités de trésorerie ont enregistré un repli de 2%. Selon l’enquête de conjoncture de BAM, l’accès au financement bancaire, au T1-2025, a été jugé « normal » par 84% des industriels et « difficile » par 10% d’entre eux. En outre, le coût du crédit aurait été en stagnation selon 73% des entreprises et en baisse selon 21%. Notons, par ailleurs, qu’au T1-2025, les taux appliqués aux nouveaux crédits se sont repliés, d’un trimestre à l’autre, de 9 pb à 5,17%. Ils se sont établis à 4,96% pour les GE et à 5,61% pour les TPME.
Ensuite, les crédits accordés aux ménages ont enregistré une hausse annuelle de 2,6% (386,1Mds de dhs ou 33,4% du crédit total) en lien principalement avec la hausse de 2,5% des prêts à l’habitat et de 2,7% de ceux à la consommation. Le financement participatif destiné à l’habitat, sous forme notamment de Moura- baha immobilière, a poursuivi sa progression et s’est établi à 26,2Mds de DH après 22,5Mds de DH une année auparavant. Les enquêtes pertinentes de BAM font remonter, une hausse des taux appliqués aux nou- veaux crédits accordés aux ménages. Au T1-2025, la hausse des taux est globalement 5,96% par rapport au trimestre précédent, recouvrant un accroissement de 14 pb à 7,13% pour les crédits à la consommation et une quasi-stagnation à 4,74% pour les prêts à l’habitat.
Par objet économique, l’évolution en glissement annuel du concours bancaire au secteur non financier reflète l’accélération de la progression de l’ensemble de ses composantes, à l’exception des facilités de tré- sorerie qui ont vu leur croissance décélérer de 3,8% à 2,1%. En effet, les prêts à l’équipement se sont accrus à 11,3% après 9,8%, les crédits immobiliers à 3,3% après 2,7% et les prêts à la consommation à 2,6% après 1,9%
Notons, en dernier lieu, une nette croissance des Créances en Souffrance (CES) de 4,5% après 2,3% en mars 2025, et leur ratio au crédit s’est établi à 8,7% après 8,4%. Dans le détail, ce sont surtout le Entrepreneurs Individuels (EI) qui présentent le taux de sinistralité le plus élevé même si leur part dans le crédit total est faible comparativement aux sociétés non financières privées (SNFP) suivies des Ménages constitués des ‘’Particuliers’’, des ‘’MRE’’ et de ‘’ISBLM) (Institutions Sans But Lucratif au service des Ménages ou Société Civile).
En conclusion, la reprise du crédit bancaire au secteur non financier (SNF) devrait être plus élevée au cours des prochains mois 2025 et évoluerait autour 5,9% en 2025 selon les projections de BAM. Cette augmentation projetée pour la fin de cette année serait d’abord le reflet d’une baisse des conditions générales de financement. Le taux directeur qui a été abaissé à plusieurs reprises pour se stabiliser actuellement à 2,25% s’accompagne de taux débiteurs affichant un profil nettement baissier avec une nouvelle baisse de 42 points de base à 4,98% au premier trimestre de cette année.
Cette reprise est, ensuite, indispensable pour être en phase avec la hausse attendue des activités productives, le PIB devant progresser de plus de 5% au terme de cette année.