Ecrit par Soubha Es-Siari I
Mobiliser l’épargne nationale c’est de consolider notre souveraineté financière, soutenir l’investissement public et privé et permettre à chaque citoyen de contribuer au développement économique du pays. C’est le message fort de cette 5e édition de l’ASFIM qui s’est tenue ce jeudi 13 novembre sous le thème : « Cap 2030 : Mobiliser l’épargne nationale pour financer les grands projets de demain ».
Le Maroc s’apprête à franchir un nouveau cap. La décennie qui s’ouvre sera celle des grandes réalisations : la coupe du monde 2030, la transition énergétique, la décarbonation industrielle, le développement des infrastructures, la digitalisation et enfin l’inclusion financière. Ces projets structurants nécessitent des ressources stables et durables.
Le secteur public dans le PLF 2026 a annoncé un effort sans précédent, soit 180 Mds de DH en hausse de 6% par rapport à 2025. La gestion d’actifs a justement pour objectif d’accompagner cet élan national en canalisant davantage d’épargne vers le financement des grands chantiers du Royaume. Le Maroc étant aussi l’un des rares pays africains à bénéficier de la notation Investment grade. C’est un signal fort de confiance adressé par les marchés internationaux et une reconnaissance de la crédibilité de notre politique économique.
L’Association des Sociétés de Gestion et Fonds d’Investissement Marocains (ASFIM) a tenu ce jeudi 13 novembre 2025 à Rabat, l’édition 2025 des conférences de l’ASFIM sous le thème « Cap 2030 : Mobiliser l’épargne nationale pour financer les grands projets de demain », en présence de Tarik Senhaji, président de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), Khalid Safir, directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), Mohammed Tarik Bchir, directeur du Trésor et des Finances Extérieures, ainsi que Mostafa Hassani, président de l’ASFIM.
Le but de cette rencontre est d’identifier les leviers financiers et stratégiques permettant de drainer efficacement l’épargne nationale vers le financement des projets structurants du Maroc de demain. En rassemblant différents acteurs publics et privés, institutions financières et experts du marché, l’ASFIM a offert une plateforme unique d’échanges et de réflexion autour des perspectives du secteur de la gestion d’actifs.
Dans son discours d’introduction, le président de l’ASFIM, Mostafa Hassani, a souligné l’importance du thème retenu cette année : « ce thème incarne à la fois l’ambition du Maroc et la responsabilité de notre industrie, car nous en sommes convaincus, le financement du développement du futur du Royaume dépendra avant tout de notre capacité à mobiliser durablement l’épargne nationale, et à orienter cette épargne vers les secteurs porteurs de transformation économique ».
Et d’enchaîner : « Au cours des deux dernières années, la gestion d’actifs a connu une expansion exceptionnelle avec une progression de 230 milliards de dirhams d’encours. Les investisseurs institutionnels ont accru leurs placements de 76 milliards, les entreprises de 27 milliards et les ménages marocains, eux aussi, ont renforcé leur épargne investie de plus de 10 milliards de dirhams ».
Ces réalisations se veulent une marque de confiance des investisseurs institutionnels basée sur la solidité du cadre réglementaire et du cadre juridique.
Au-delà même des chiffres, il s’agit selon le président de l’ASFIM, d’un changement de culture. Pour les ménages, il ne s’agit plus d’une épargne de précaution mais de conviction. En souscrivant aux OPCVM, leur épargne contribue à la dynamique de l’économie réelle.
Parmi les leviers importants à actionner, l’éducation financière figure en première position parce qu’elle permet à chaque citoyen de décider, de mieux connaître les instruments financiers, de comprendre les risques et d’investir en confiance. « L’éducation financière n’est pas un luxe, c’est une nécessité nationale qui va permettre d’élargir la base des épargnants, de renforcer la stabilité du système financier. C’est d’ailleurs pourquoi l’ensemble des acteurs oeuvrent à faire de cette éducation un axe stratégique en multipliant les initiatives de sensibilisation, de formation et de vulgarisation à travers tout le Royaume.
Depuis près de trois décennies, la gestion d’actifs au Maroc s’impose comme un pilier important du financement de l’économie nationale. « Le financement de l’ambition nationale repose sur une mobilisation accrue de l’épargne nationale, car l’épargne est avant tout une ressource de souveraineté. Elle garantit la continuité de l’investissement, réduit notre dépendance aux capitaux extérieurs et offre au Maroc la capacité de financer son propre développement. L’épargne d’aujourd’hui, ce sont les investissements de demain et les emplois d’après- demain » a affirmé Khalid SAFIR, directeur général de la CDG.
Lors de cette conférence, l’ASFIM a organisé deux panels autour de thématiques majeures : le premier consacré à la loi 03-25, marquant l’émergence d’une nouvelle génération d’OPCVM adaptée au nouveau cycle économique. La loi 03-25 marque ainsi un tournant majeur pour la gestion d’actifs au Maroc. Elle introduit une génération d’OPCVM plus flexibles, plus innovants, mieux alignés sur les besoins des investisseurs et sur les priorités nationales. Elle prépare également l’ouverture du marché à terme qui offrira aux gestionnaires d’actifs les instruments modernes de couverture et d’allocations des risques.
Le second panel est dédié à la mobilisation de l’épargne nationale pour le financement des projets de demain. Ces discussions ont permis de débattre de propositions concrètes pour faire de l’épargne marocaine un véritable moteur de croissance durable.
L’ASFIM s’attache à promouvoir le rôle des OPCVM et la gestion d’actifs au niveau national et international, en encourageant les bonnes pratiques et en sensibilisant investisseurs, émetteurs, pouvoirs publics et médias.




