La 8ᵉ édition de l’Ifrane Forum, sommet africain du commerce et de l’investissement, s’est conclue sur un message clair : l’Afrique doit désormais renforcer sa gouvernance et ses capacités d’exécution pour transformer ses ambitions économiques en résultats concrets.
Réunis à Benguerir, décideurs publics, dirigeants économiques, experts et acteurs institutionnels ont convergé autour de trois priorités majeures : la souveraineté économique du continent, le passage de l’aide au financement par l’investissement productif, et l’activation de nouveaux leviers de croissance et d’influence, notamment à travers le sport.
Les débats ont souligné que la souveraineté économique ne peut se limiter à des choix macroéconomiques. Elle repose avant tout sur la capacité des États africains à décider, financer et gouverner leurs priorités de développement. Les échanges ont mis en évidence la nécessité de renforcer les institutions, d’améliorer la qualité de la gouvernance publique et de mieux aligner politiques économiques, instruments financiers et capacités d’exécution.
La question de l’intégration régionale a occupé une place centrale. Si les initiatives sous-régionales se multiplient, leur impact reste encore limité. Les intervenants ont appelé à dépasser les discours pour s’attaquer aux blocages opérationnels : coordination institutionnelle insuffisante, responsabilités mal définies et faibles mécanismes de suivi. Plusieurs voix ont plaidé pour la création d’un espace panafricain de réflexion dédié à la bonne gouvernance, capable de fédérer les élites autour d’un agenda commun et pragmatique.
Autre enseignement clé : l’urgence de faire évoluer les modèles de financement du développement. Le Forum a insisté sur la nécessité de passer d’une logique d’aide à une logique d’investissement structurant, fondée sur des projets bancables, des partenariats public-privé efficaces et un meilleur alignement entre capitaux, politiques publiques et capacités locales. Sans cette évolution, la transformation économique du continent restera incomplète.
Le sport est également apparu comme un levier stratégique encore sous-exploité. Loin de se limiter à sa dimension sociale, il peut devenir un véritable moteur économique et un outil de diplomatie et de soft power pour l’Afrique. Les participants ont appelé à une meilleure structuration du secteur sportif, à des modèles économiques durables et à des investissements capables de générer de la valeur, de l’emploi et du rayonnement international.
Les ateliers thématiques ont permis de traduire ces constats en recommandations concrètes. Gouvernance, structuration des chaînes de valeur locales, montée en compétences, valorisation des données et partenariats orientés impact figurent parmi les priorités transversales identifiées. Ces recommandations seront formalisées dans des policy papers et accompagnées d’un mécanisme de suivi visant à en assurer la mise en œuvre.






