Entre le 4 et le 10 janvier 2024, le dirham s’est déprécié de 0,45% vis-à-vis de l’euro et de 0,39% face au dollar américain (BAM). Au cours de cette période, aucune opération d’adjudication n’a été réalisée sur le marché des changes.
Au 29 décembre 2023, les avoirs officiels de réserve se sont établis à 358,9 Mds de DH, en hausse de 0,1% d’une semaine à l’autre et de 6,3% en glissement annuel.
Au cours de la semaine allant du 4 au 10 janvier 2024, les interventions de Bank Al-Maghrib se sont établies, en moyenne quotidienne, à 122,5 Mds de DH. Elles sont réparties entre des avances à 7 jours pour un montant de 53 milliards ainsi que des pensions livrées à long terme et des prêts garantis pour des encours respectifs de 42,2 milliards et 27,4 milliards.
Sur le marché interbancaire, le volume quotidien moyen des échanges s’est établi à 2,4 milliards et le taux interbancaire s’est situé à 3,00% en moyenne.
Lors de l’appel d’offres du 10 janvier (date de valeur le 12 janvier), la Banque a injecté un montant de 45,4 Mds de DH sous forme d’avances à 7 jours.
Lors de l’adjudication du 9 janvier 2024, le Trésor a retenu 7,2 Mds de DH sur un montant total proposé de 17 milliards. Les souscriptions ont porté à hauteur de 150 millions sur la maturité de 26 semaines au taux de 2,87%, de 2,5 milliards sur celle de 5 ans au taux de 3,40% et de 4,5 milliards sur celle de 15 ans au taux de 4,08%. Tenant compte d’un remboursement de 6,4 milliards durant la période allant du 11 au 17 janvier 2024, l’encours des bons de Trésor devrait s’établir au 17 janvier à 692,2 milliards.
En novembre 2023, l’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une nouvelle baisse mensuelle de 0,3%, tirée en majeure partie par le recul de 1% des prix des produits alimentaires à prix volatils. L’évolution de ces derniers reflète essentiellement des replis de prix de 37,4% pour les « agrumes » et de 2,9% pour les « fruits frais » contre des renchérissements de 5,5% pour les « légumes frais » et de 3,2% pour les « poissons frais ». De même, les prix des carburants et lubrifiants ont diminué de 1,1%, tandis que l’indicateur de l’inflation sous-jacente et les tarifs réglementés ont connu une stagnation d’un mois à l’autre.
En variation annuelle, l’inflation a de nouveau ralenti, passant de 4,3% en octobre à 3,6% en novembre, soit le taux le plus bas depuis janvier 2022, ramenant ainsi sa moyenne au cours des onze premiers mois de l’année à 6,3%. Sa composante sous-jacente poursuit également sa décélération, revenant à 3,3% en novembre après 4% en octobre, et sa moyenne au titre des onze premiers mois de l’année s’est établie à 5,8%.
En novembre, les taux créditeurs ont accusé des baisses de 7 points de base (pb) à 2,37% pour les dépôts à 6 mois et de 23 pb à 2,65% pour ceux à un an. En ce qui concerne le taux minimum de rémunération des comptes sur carnet, il a été fixé pour le premier semestre de 2024 à 2,73% après 2,98% au deuxième semestre de 2023.
S’agissant des taux débiteurs, les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques relatifs au troisième trimestre 2023 indiquent une hausse trimestrielle du taux moyen global de 10 pb à 5,36%. Par secteur institutionnel, les taux assortissant les prêts aux entreprises ont augmenté de 10 pb à 5,32%, reflétant notamment des accroissements de 3 pb à 5,31% de ceux des facilités de trésorerie et de 28 pb à 5,71% de ceux à la promotion immobilière. Pour les crédits aux particuliers, les taux appliqués aux prêts à l’habitat se sont accrus de 10 pb à 4,74% et ceux à la consommation ont baissé de 2 pb à 7,25%.
Au cours de la période allant du 4 au 10 janvier 2024, le MASI s’est apprécié de 2% portant sa performance depuis le début de l’année à 3,2%. Cette évolution hebdomadaire traduit principalement les accroissements des indices des secteurs des banques de 2,6%, des « Bâtiments et matériaux de construction » de 2,5% et de l’électricité de 8,1%. A l’inverse ceux relatifs aux secteurs des « sociétés de placement immobilier » et des boissons ont diminué de 0,8% et 4,4% respectivement.
Pour ce qui est du volume hebdomadaire des échanges, il est revenu d’une semaine à l’autre de 1,7 milliard à 1 milliard, réalisé quasi-exclusivement sur le marché central actions.
En novembre 2023, l’agrégat de monnaie M3 a enregistré une progression annuelle de 5% après celle de 6,6% en octobre 2023, reflétant principalement :
- la baisse des comptes à terme de 9,9% après celle de 5,3% en octobre ;
- le repli de 7,6% des détentions des agents économiques en titres d’OPCVM monétaires après une hausse de 10,4% ;
- la stabilité de la progression de la monnaie fiduciaire à 11,7% ; et
- la progression des dépôts à vue auprès des banques de 8,3% après 8%.
Par contrepartie, l’évolution de M3 résulte principalement de la décélération de la croissance des créances nettes sur l’Administration Centrale de 7,1% à 3,7% et de celle des avoirs officiels de réserve de 4,6% à 2,7%. En revanche, le crédit bancaire au secteur non financier a marqué un accroissement de 2,8% après 2,7%, recouvrant une atténuation de la baisse des prêts aux sociétés non financières privées de 1% à 0,1% et une décélération de la progression des prêts tant aux sociétés non financières publiques (de 37,6% à 30,9%) qu’aux ménages (de 2% à 1,8%).
Par objet économique, l’évolution du concours bancaire au secteur non financier recouvre :
- l’atténuation de la baisse des facilités de trésorerie à 2% après 4,2%, en lien principalement avec l’évolution de celles allouées aux sociétés privées dont le repli est revenu de 12,4% à 9,4% ;
- la décélération de la croissance des crédits à l’équipement à 4,1% après 5,1%, recouvrant principalement le ralentissement, de 8,6% à 2,4%, des concours accordés aux sociétés non financières publiques et l’accélération, de 4,9% à 5,4%, du rythme des prêts aux sociétés non financières privées ;
- la baisse des prêts à la consommation de 0,2% après une hausse de 0,1% ; et
la quasi-stagnation de la progression des crédits immobiliers autour de 1,3%.
S’agissant des créances en souffrance, leur taux de croissance annuelle est revenu de 6,4% en octobre à 5,4% en novembre 2023, et leur ratio au crédit est resté stable à 8,8%.
La situation des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin novembre 2023 fait ressortir un déficit budgétaire de 51,4 milliards, en aggravation de 3,5 milliards par rapport à la même période en 2022. Les recettes ordinaires se sont améliorées de 2,2% à 306,1 milliards, recouvrant une hausse de 4,3% des rentrées fiscales et un repli de 11,6% de celles non fiscales. En parallèle, les dépenses ordinaires se sont alourdies de 1,5% à 293,8 milliards, avec des augmentations de 6% de celles des biens et services et de 89,3% des charges en intérêts de la dette extérieure, tandis que celles de compensation se sont allégées de 29,8%. Pour leur part, les dépenses d’investissement ont progressé de 13,6% à 85,3 milliards, portant ainsi les dépenses globales à 379,2 milliards, en alourdissement de 4%. Par ailleurs, le solde positif des comptes spéciaux du Trésor s’est élevé à 21,7 milliards, en accroissement de 4,5 milliards.
Compte tenu de la réduction du stock des opérations en instance de 7,7 milliards, le déficit de caisse s’est creusé à 59,1 milliards, au lieu de 49,6 milliards un an auparavant. Ce besoin a été couvert par des financements extérieurs d’un montant net de 30,5 milliards et par des ressources intérieures nettes de 28,7 milliards.