L’attribution du quai 3 au Port de Tarifa fait couler beaucoup d’encre. A peine les offres économiques ouvertes et les évaluations techniques dévoilées relatives à l’attribution de l’exploitation de la ligne maritime intercontinentale entre Tarifa et Tanger Ville, que la déclaration du président Baleària, Adolfo Utor, fait réagir FRS Iberia Maroc/DFDS. Les détails.
Ce lundi 18 novembre, FRS Iberia Maroc / DFDS s’est fendue dans un long communiqué dans lequel la compagnie a exprimé ses préoccupations quant au processus d’attribution du Quai 3 au port de Tarifa concernant l’appel d’offres actuellement en cours pour la concession du Quai 3 au port de Tarifa, et face à certains comportements observés durant le processus.
« Nous avons appris qu’une des compagnies maritimes participantes s’est autoproclamée gagnante de cet appel d’offres, bien que la procédure d’attribution ne soit pas encore officiellement finalisée. Nous considérons que cette attitude constitue un manque de respect tant envers l’autorité portuaire chargée de superviser le processus qu’envers les travailleurs potentiellement affectés, lesquels méritent que cet appel d’offres soit mené de manière transparente et conforme à la légalité », explique la compagnie dans un communiqué, sans nommé la compagnie concurrente en question.
Mais un petit tour dans la presse ibérique permet d’identifier de laquelle s’agit-il.
En effet, dans l’édition du vendredi 15 novembre, le président de Baleària, Adolfo Utor a déclaré que la compagnie maritime a présenté au concours l’offre « la plus durable et la plus innovante », avec un investissement de 135 millions d’euros dans la construction de deux ferries électriques rapides à zéro émission et d’une capacité de 800 passagers, l’électrification des ports et le système de recharge des batteries. La construction de ces deux catamarans électriques se fera à Astilleros Armon de Gijón et durera deux ans et demi.
Dans sa déclaration à la presse Adolfo Utor avait souligné que « en attendant la confirmation officielle, nous pouvons conclure que Baleària a été le gagnant clair du concours : une compagnie maritime espagnole avec deux bateaux électriques de construction espagnole ».
Réagissant probablement à ces déclarations, FRS Iberia Maroc / DFDS a jugé l’offre concurrente de « manifestement téméraire, reposant sur des prévisions irréalistes et des estimations de trafic minimum fictives, clairement impossibles à atteindre ».
Pis « Nous notons également avec inquiétude que certains éléments avancés par cette compagnie s’autoproclamant gagnante, tels que le prétendu approvisionnement en électricité au Maroc pour opérer un navire à propulsion électrique, manquent de fondement technique et de coordination réaliste. Aucune consultation n’a semble-t-il été effectuée auprès de l’autorité portuaire de Tanger Ville, bien que sa participation soit cruciale pour garantir les infrastructures et l’approvisionnement énergétique nécessaires.
Cette absence de coordination souligne l’incohérence du projet, qui paraît davantage orienté vers l’obtention de points lors de l’évaluation technique que vers une mise en œuvre concrète ».
Défendant son dossier, FRS Iberia Maroc / DFDS a soutenu avoir obtenu la meilleure note technique, étant le seul participant à avoir scrupuleusement respecté les termes du cahier des charges tout en présentant un plan de trafic minimum réaliste et viable.
D’après le cahier des charges, notamment la « Règle 19 », le non-respect des trafics minimums convenus pendant deux années consécutives peut entraîner la « caducité de la concession », compromettant ainsi la stabilité opérationnelle du port.
Le texte du cahier des charges est explicite à ce sujet : « Le non-respect de cette activité ou du trafic minimum pendant deux années consécutives pourra être cause de caducité de la concession. »
« Néanmoins, les promesses de trafic minimum faites par cette compagnie semblent basées sur des prévisions fantaisistes, dont l’échec paraît prévisible dès le départ. Cela repose sur la conviction que « si j’obtiens la concession, il sera impossible de me déloger » », Soutient DFDS.
La compagnie a exhorté dans son communiqué, l’autorité portuaire, entre autres, à réévaluer la note technique attribuée aux propositions basées sur des projets irréalisables ou sans support technique suffisant, notamment ceux qui n’ont pas été explicitement validés par les autorités compétentes au Maroc.