Ecrit par Houssifi El Houssaine I
Le rapport sur la dette publique, baptisé également le grand livre de la dette, venant escorter le PLF 2026, fait état d’une dette abyssale. Sur la couverture du rapport, on devrait y prévoir l’avertissement « interdit aux âmes sensibles ». Et pour cause, les chiffres, dedans, donnent le tournis aux Herculéens avant les lilliputiens. Mais pourquoi cette dette ? Elle vient calfeutrer le trou causé par le déficit budgétaire. Pour venir à bout de la dette, il faut la tuer dans l’œuf. Morte la bête, mort le venin.
Les adeptes de l’endettement comme tous les hommes ont une tendance très prononcée à donner un verni logique à leurs actions. Ils répètent qu’on ne prête qu’aux riches, et que le plus grand avantage de la richesse, c’est qu’elle permet de faire des dettes. Pour les détracteurs, il y a deux façons de conquérir et d’asservir un pays : l’une par l’épée, la seconde est par la dette.
Mais c’est quoi la norme ? L’équilibre ou le déséquilibre budgétaire ? là les courants sont multiples et chacun défend bec et ongles sa thèse. De toutes les façons, la dette permet de rétrécir les délais de réalisation des rêves. Mais ce sont les rêves de qui ? Heureusement que les bailleurs de fonds et agences de notations sont très regardants sur nos capacités. Sinon, nos responsables, animés par leurs désirs effrénés, non-prêts à lever le pied, ne trouvent aucune gêne à nous conduire droit dans le mur.
Comment avec ces chiffres de la dette, aussi bien intestine qu’externe, comment les argentiers du Royaume, ne perdent pas sommeil et dorment un sommeil de juste et dans toutes leurs sorties, ils brillent comme un sapin. C’est normal ! c’est Nicolas oups ! c’est Mehdi qui paye. En effet, la dette d’aujourd’hui c’est juste un impôt différé.
Mais encore, pourquoi l’Etat divulgue sa dette et l’étale sur la scène publique. C’est tout simplement pour déstresser. Si c’était pour la transparence, il aurait dû également nous mettre au parfum de comment cette manne aussi pharamineuse a été dépensée Et svp ne brandissez par la règle de la non-affectation. La dette inquiète, surement, mais les actifs correspondants devraient rassurer le public. Financement et emploi doivent tous les deux être publiés.
Contracter une dette, c’est engager les générations futures sans leur consentement. Les érudits du droit ne cessent de répéter qu’il est formellement interdit d’engager quelqu’un sans consentement.
Ces générations, seront, dans la légitimité, de se demander elles prennent en charge les plaisirs d’une minorité ou pis encore elles sont en train de financer l’enrichissement d’un club d’entrepreneurs qui vivent au crochet du budget de l’Etat. Si on peut s’accorder sur la nature des projets, qu’en est t-il de leurs coûts ? En effet, la surestimation des coûts aggrave le déficit et, par voie de conséquence, donne lieu à un endettement qu’on pourrait s’épargner.
Que fait l’Etat pour optimiser les dépenses ? Avons-nous besoin d’un Javier Milié avec sa tronçonneuse pour mettre de l’ordre dans le budget de l’Etat. Il est temps, pour répondre à l’impératif de l’efficience, de la performance et surtout de la justice envers les générations futures, de revoir de fond en comble cet aspect d’estimation des coûts des projets.
On doit faire passer le témoin de la richesse aux générations futures pas un pays criblé de dettes.







