Ecrit par Imane Bouhrara |
L’année 2022 est censée être celle de mise en œuvre du tant attendu Nouveau modèle de développement, du moins de prendre connaissance de la façon dont les idées contenues dans le rapport de la CSMD prendront la forme d’actions stratégiques qui composeraient le Pacte national pour le développement. D’aucuns diront que la LF 2022 en est une illustration mais les plus avisés ont compris illico que cette Loi de finances n’épouse pas les principales orientations du NMD.
Mais voilà, le nouveau modèle de développement qui était de tous les discours il y a quelques mois a quelque peu disparu des allocutions de nos responsables et plus de trois mois de la vie du gouvernement, on est quelque peu curieux de savoir quand et comment va-t-on concrétiser ce grand chantier censé transformer la face du Maroc d’ici à 2035.
Certes l’enthousiasme, après scepticisme, ayant accompagné les consultations et les travaux menés par la CSMD s’est un peu essoufflé depuis mai dernier, date à laquelle le président de la commission avait présenté les résultats d’une année de travaux au souverain, mais le fait est qu’avec cette pandémie on ne demande qu’un espoir auquel s’accrocher.
Nos dirigeants sont nettement plus au fait du marasme économique et social qu’a provoqué la crise sanitaire, de ces mois d’inquiétude qui ont plombé le moral des ménages… et par conséquent, ils savent mieux que quiconque d’autre l’importance de renforcer la confiance des citoyens, les aider à se projeter dans des lendemains meilleurs et de nourrir la volonté de changement.
Car, ne faut-il pas l’oublier, le citoyen est le moteur de ce changement et il serait préférable qu’il le mène qu’il ne le subisse, pour assurer ainsi une meilleure adhésion et la réalisation des résultats escomptés.
Autant dire qu’à ce niveau, le nouveau gouvernement a fait un départ plutôt incommodant notamment avec l’obligation du pass vaccinal ou encore avec cette communication en silo, qui tranche avec l’esprit ayant présidé aux travaux de la CSMD mettant le citoyen au cœur des priorités.
Mais réjouissons-nous, le chef de gouvernement, plutôt avare en sorties médiatiques, sera l’invité d’une émission spéciale ce 19 janvier pour faire le bilan des 100 jours du gouvernement dont il est le chef d’orchestre.
Cette annonce a fait réagir la toile et les questions ont fusé : va-t-il annoncer l’ouverture des frontières ? Va-t-il annoncer le plafonnement des prix des hydrocarbures qui « brûlent » les bourses ? Donnera-t-il plus de détails sur la mise en œuvre du NMD ? Quid des engagements du gouvernement ? Convaincra-t-il la foule ?
Plusieurs questions se posent et qui ont pour toile de fond le besoin de tenir le fil d’un début de changement dans le quotidien des citoyens, chacun selon ses besoins : école, santé, travail, justice, liberté, sécurité… Ce besoin de changement a été largement exprimé par les urnes et le chef de gouvernement doit le garder constamment à l’esprit. Le slogan de son parti n’était-il pas que le citoyen marocain mérite le meilleur ? Alors il est venu peut-être le moment qu’il en voit la couleur. L’espoir fait vivre dit-on.
Le choix des mots et des postures sera crucial demain pour réitérer l’engagement fort à concrétiser les choix du citoyen, à apaiser ses inquiétudes et surtout à s’exprimer sur les moyens de réaliser les ambitions exprimées et contenues dans les travaux de la CSMD. Sinon le rapport de cette dernière n’aurait été qu’une Lycopsis Arvensis qui n’aura fleuri que de mai à septembre !