Ecrit par Soubha Es-Siari I
Depuis 2019, le Maroc a fait de la stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF), un pilier fondamental de son développement économique. Sauf que la route vers une inclusion financière est pavée certes d’ambitions mais également de défis voire d’entraves que le Maroc est appelé à vaincre.
Le changement climatique, la sécurité alimentaire, la vulnérabilité sous la pression du surenchérissement des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires… un contexte dans lequel les mécanismes de réduction des écarts en matière de pénétration des services financiers se doit d’occuper une position centrale.
Dans un pareil contexte, la digitalisation joue un rôle des plus importants dans l’inclusion financière. Elle rend les services financiers plus accessible pour une population jusque-là marginalisée. Dans la stratégie de l’inclusion financière adoptée par le Maroc, la digitalisation occupe une place de choix pour permettre aux habitants des zones rurales ou éloignées où les infrastructures sont limitées de bénéficier des services bancaires.
Par sa nature transformatrice, la digitalisation attribue des chances égales aux citoyens indépendamment de leur situation géographique, de leur genre ou de leur niveau d’éducation.
Les technologies numériques, telles que l’Internet mobile et les services bancaires en ligne, peuvent proposer aux résidents de ces zones un accès aux services éducatifs, de santé, financiers et gouvernementaux qui étaient auparavant hors de portée. Cela peut stimuler le développement régional, réduire l’exode rural et contribuer à une distribution plus équilibrée de la population et des ressources économiques sur le territoire national.
Toujours est-il que pour y parvenir, le Maroc est appelé impérativement à vaincre un certain nombre d’obstacles.
Il a besoin de renforcer son système financier. A ce titre, les technologies telles que la blockchain peuvent offrir des systèmes de paiement et de transfert de fonds plus sûrs, réduisant ainsi les risques de fraude et renforçant la confiance des uti-lisateurs dans les services financiers numériques. Aussi, l’adoption de technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle et les big data peut offrir des solutions novatrices pour améliorer l’accès aux services financiers et personnaliser les offres en fonction des besoins spécifiques des utilisateurs.
Autre problème à résoudre est la nécessité d’assurer une connectivité élargie à travers le pays y compris dans les zones les plus reculées. L’accessibilité à Internet et la disponibilité des infrastructures numériques sont indispensables pour que la population puisse bénéficier des services financiers numériques. Cela implique des investissements fermes dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi qu’une collaboration étroite entre les opérateurs télécoms, les autorités réglementaires et les institutions financières.
La sécurité et la protection des données est également primordiale. Avec l’augmentation des transactions financières numériques, la protection des informations personnelles et la sécurité des systèmes de paiement deviennent des préoccupations majeures. Des cadres réglementaires robustes et des technologies de sécurité avancées sont indispensables pour instaurer un environnement de confiance.
La collaboration entre les secteurs public et privé, ainsi que l’engagement des acteurs internationaux, restent indispensables pour surmonter les barrières existantes et perfectionner les prédispositions à la digitalisation.
Last but not least, il est judicieux de renforcer les compétences numériques de la population, en particulier parmi les groupes les moins familiarisés avec les technologies. Des programmes d’éducation et de formation ciblés sont nécessaires pour accompagner les utilisateurs dans cette transition numérique et garantir leur capacité à utiliser de manière sécurisée et efficace les outils financiers numériques. Autrement, c’est comme un coup d’épée dans l’eau.