Ecrit par L. Boumahrou |
La 12ème édition du SISTEP (Salon International de Sous-Traitance d’Approvisionnement et du Partenariat), qui se tient les 5, 6 et 7 octobre 2021 a été l’occasion de prendre le pouls du secteur des IMME ainsi que tous les autres secteurs industriels, d’identifier les défis à relever ainsi que les obstacles à surmonter. La transformation industrielle 4.0 et la décarbonation de l’industrie marocaine ont été les mots d’ordre de cette grande messe industrielle.
La reprise économique et industrielle à l’échelle mondiale se confirme. Une reprise qui se profile avec de nouvelles donnes, de nouvelles opportunités mais aussi de nouvelles contraintes. A l’instar du reste du monde, l’industrie marocaine a remis les moteurs en marche.
La douzième édition du SISTEP (Salon International de Sous-Traitance d’Approvisionnement et du Partenariat), qui se tient les 5, 6 et 7 octobre 2021, sous l’égide du Ministère de l’industrie du Commerce, de l’Économie Verte et Numérique sous le thème « L’industrie au cœur du développement économique » a été l’occasion de faire le point sur cette relance.
Organisée par la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME), ce Salon a réuni différents acteurs industriels, des investisseurs, des porteurs de projets, ainsi que des donneurs d’ordre.
Une rencontre qui permet de prendre le pouls du secteur des IMME, d’identifier les défis à relever ainsi que les obstacles à surmonter pour baliser le terrain d’une reprise industrielle encore plus forte que pré-crise.
« Les IMME jouent un rôle central dans le développement de la chaîne de valeur industrielle au Maroc étant une industrie transversale. Une transversalité qui constitue un atout de taille puisqu’elle permet au secteur de se positionner en tant que fournisseur et sous-traitant incontournable de bon nombre de marchés portés par des stratégies d’envergure et d’intervenir dans des programmes structurants de notre pays », a déclaré Tarik Aïtri, Président de la Fédération des Industries Métallurgiques Mécaniques et Electromécaniques (FIMME).
Tenant compte de la place qu’occupent les IMME dans la chaîne industrielle et de leur rôle dans le renforcement de l’attractivité de notre industrie, cette 12ème édition du Sistep a mis l’accent sur l’émergence des IMME 4.0 et l’importance d’accélérer la transformation digitale du secteur.
Une transformation imposée par le contexte industriel actuel qui subit un changement majeur à l’échelle mondiale. « Ils nous incombent, aujourd’hui plus que jamais, de nous inscrire dans cette dynamique qui se profile si nous voulons valoriser notre industrie, la rendre plus performante, moderne, compétitive et génératrice de croissance durable », a souligné Tarik Aïtri.
En d’autres termes, cette transformation n’est plus un choix mais un impératif pour se positionner sur l’échiquier industriel mondial. Et pour cause, le monde connaît des mutations majeures et profondes dues essentiellement à l’introduction de nouvelles technologies de production, à l’utilisation massive d’outils numériques de pointe qui imposent une adaptation permanente de l’industrie marocaine.
D’autant plus, ces mutations s’opèrent à une cadence effrénée ce qui constitue un facteur de pression et de tension sur les industriels qui doivent anticiper et suivre cette mouvance.
« Cela nous impose de nous renouveler, de nous réinventer continuellement, d’évoluer, de nous réajuster et de nous remettre en question, d’être à l’écoute des besoins émergents et de savoir y répondre avec pragmatisme pour être en phase avec notre micro-environnement », a tenu à rappeler le président de la FIMME.
De son côté, le Vice-président de la CGEM, Mohamed Bachiri n’a pas manqué de rappeler les avancées réalisées par l’industrie marocaine notamment dans des secteurs de pointe tels que l’automobile et l’aéronautique.
« Grâce à sa stratégie industrielle, le Maroc a réussi à développer, en un temps-record, des écosystèmes industriels de rang mondial très compétitif avec une qualité ‘made in morocco’ reconnue à l’échelle mondiale. Mais pour saisir toutes les opportunités qui s’offrent à nous, et gagner la bataille de la compétitivité, l’industrie marocaine doit investir dans les domaines liés à l’industrie 4.0. Des domaines qui vont lui permettre de passer d’une logique de coût de production et de main d’œuvre à une logique de prestation de service et de monter en gamme », a-t-il souligné.
Décarbonatation : un défi à échéance qui se rapproche
Outre défi de taille que les IMME, et toute l’industrie marocaine, doivent relever est la décarbonation de notre mode production. Un défi conditionné par l’échéance du 1er janvier 2023 relative à l’entrée en vigueur de la taxe carbone en Europe.
Là encore ce n’est plus un choix mais une condition pour garantir l’exportation des produits marocains vers l’Europe sans ticket d’entrée. Un ticket qui risque de couter cher et se répercuter sur la compétitivité de la marque Maroc, si rien n’est fait dans ce court intervalle.
« Les opérateurs de tous bords doivent envisager, à court terme, de produire vert afin d’assurer leur place au niveau des marchés internationaux, notamment européens », a rappelé T. Aïtri.