Le HCP a rendu publique une note s’inspirant d’un dispositif mis en place par l’école des politiques publiques de l’Université d’Oxford destiné à évaluer les efforts entrepris par les Etats pour lutter contre la propagation de la pandémie. Quid du Maroc ?
L’approche adoptée dans ladite note est d’utiliser l’indice dit ‘’Oxford’’ produit dans cette perspective par cette institution et de le combiner avec d’autres indicateurs reflétant l’ampleur de la pandémie sur un benchmark d’une quinzaine de pays.
Le rapprochement de la résultante de ces deux indicateurs et de la variation de croissance économique sur ce benchmark permet de l’appliquer à des estimations de croissance sous certaines hypothèses d’évolution de la pandémie.
A rappeler que face à la pandémie, la majeure partie des pays ont mis en œuvre plusieurs types d’actions allant des mesures de confinement ou de prévention sanitaire aux différentes formes de soutien économique. L’Université d’Oxford a conçu l’outil (L’OxCGRT) pour suivre et comparer les réponses politiques face à la pandémie à travers le monde.
Cet effort de gestion de crise a évidemment un coût qui s’est répercuté sur la croissance économique. A partir de l’outil mis en place par l’Université d’Oxford, il en est extrait un indice représentatif de l’ampleur des mesures contre la crise (incluant le nombre de jours de confinement) qui est ainsi rapproché de la variation de croissance pour le benchmark choisi.
Appliqué à la situation du Maroc cette approche permet d’évaluer l’effort consenti pour la gestion de la crise pandémique tout en rappelant le degré de propagation de la pandémie dans le pays.
Le Maroc dans les premières loges en Afrique
L’analyse du dispositif OxCGRT d’Oxford montre que le Maroc a déployé un effort considérable en termes de vigilance, de réponses socio-économiques et de mesures sanitaires instaurées. L’équilibre adopté en termes de politique de dépistage et de « tracking », d’investissement dans l’équipement et les soins de santé et sur le plan du soutien économique a permis de placer la réponse du Maroc parmi les premiers pays sur le continent Africain et par rapport à la région MENA.
Ces évaluations se traduisent par un score moyen du Maroc (1er Avril au 21 Décembre 2020) pour les différents indices ‘’Oxford’’ sur base 100 : Indice de confinement et de santé : 67,5 ; Indice de soutien économique : 67,8 ; Indice de rigueur 73,6.*
Quel impact sur la croissance économique nationale ?
L’estimation de la croissance après la pandémie fait ressortir que dans le cas d’un scénario optimiste où grâce à l’impact de la vaccination notamment, le nombre de contaminations additionnelles pour 2021 serait contenu à 20% de ce qui a été constaté en 2020, soit environ 80.000 et ou aucun jour de confinement généralisé n’est prévu, l’impact sur la croissance serait relativement faible (-0,4 point), ce qui maintiendrait la croissance pour 2021 aux alentours de 4,2%.
Si par contre, une situation similaire à 2020 se reproduisait (supposant ici une durée de 1 mois et demi de confinement sur l’année), l’impact serait de -5,1% sur la croissance et aboutirait à une croissance négative estimée à -0,5%.
Des scénarios intermédiaires aboutiraient à des taux de croissance entre 0% et 4% (comme ici 2,6% dans l’hypothèse 2).
Lire également : APRÈS UNE RÉCESSION DE 7%, LE HCP TABLE SUR UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE 4,6% EN 2021