L’Office des Changes vient de publier le rapport annuel de la balance de paiements et de la Position Extérieure Globale (PEG) du Maroc au titre de l’année 2024, élaboré conformément aux recommandations internationales. Les détails.

La balance des paiements au titre de l’année 2024 fait ressortir un déficit du compte des transactions courantes en hausse de 19,5%, s’établissant à -18,5 Mds DH contre -15,5 Mds DH en 2023. Par rapport au PIB, le déficit du compte courant passe de -0,9% en 2023 à -1,2% en 2024. Cette évolution s’explique, principalement, par l’augmentation enregistrée au niveau du déficit des échanges de biens à hauteur de 15,7 Mds DH, atténuée toutefois, par la hausse simultanée de l’excédent des services de 7,4 Mds DH et de l’excédent des revenus secondaires de 6,2 Mds DH. Par ailleurs, le déficit des revenus primaires s’est légèrement accentué de -0,9Md DH. Le volume des transactions courantes se situe à 1.676 Mds DH en hausse de 7,1% ou +111,8 Mds DH et ce, sous l’effet de l’augmentation combinée des recettes courantes (+54,4 Mds DH) et des dépenses courantes (+57,4 Mds DH).

Au titre de l’année 2024, les transactions sur les biens, exprimées en FAB-FAB, dégagent un solde déficitaire de 270,1 Mds DH contre -254,3 Mds DH en 2023, soit une hausse de 6,2%. Cette évolution résulte d’une hausse des dépenses (+38,6 Mds DH) plus importante que celle des recettes (+22,8 Mds DH).

Les échanges de services avec le reste du monde enregistrent un solde excédentaire s’établissant à 138,2 Mds DH en 2024, en hausse de 5,6% par rapport à l’année 2023 (+130,8 Mds DH).

Structurellement déficitaire, le solde des revenus primaires se situe à -23,7 Mds DH en 2024 contre -22,8 Mds DH une année auparavant, soit une aggravation de 3,8%. Cette évolution est due à une hausse des dépenses de 5,1 Mds DH, plus importante que celle des recettes (+4,2 Mds DH).

Structurellement excédentaire grâce aux envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger, le solde des revenus secondaires se situe à 137,1 Mds DH en 2024 contre 130,8 Mds DH une année auparavant, soit une hausse de 4,8% ou +6,2 Mds DH.

Par ailleurs, et conformément aux recommandations du FMI préconisées dans le manuel de la balance des paiements (MBP6), les opérations effectuées entre les résidents et les non-résidents sur les actifs et les passifs financiers sont enregistrées en termes d’acquisition nette d’avoirs et/ou d’accroissement net des engagements. Au titre de l’année 2024, le solde du compte financier dégage une capacité de financement de 0,4 Md DH contre 2,6 Mds DH une année auparavant.

Les opérations d’investissements directs enregistrent un solde débiteur de -9,4 Mds DH en 2024 contre un solde excédentaire de +1,8 Mds DH une année auparavant. Ce recul provient de la hausse du flux net des investissements directs étrangers au Maroc conjuguée à la baisse du flux net des investissements directs marocains à l’étranger.

En 2024, les investissements de portefeuille enregistrent un solde créditeur se situant à presque +1Md DH contre un solde débiteur s’établissant à -23,8 Mds DH une année auparavant.

Les instruments financiers dérivés sont à l’origine d’une légère sortie nette de capitaux, soit -0,1 Md DH en 2024 (+0,1 Md une année auparavant).

La rubrique « Autres investissements » enregistre un solde excédentaire en baisse, passant de +4,7Mds DH en 2023 à +3,9Mds DH en 2024.

La variation des avoirs officiels de réserve due aux transactions enregistrées dans la balance des paiements s’établit à +5Mds DH en 2024.

PEG : la situation débitrice se creuse davantage

La position extérieure globale (PEG) du Maroc affiche une situation nette débitrice de 693,1 Mds DH à fin 2024, soit une hausse de 25,9 Mds DH par rapport à fin 2023. Ce résultat provient, principalement, de la hausse du solde débiteur des Investissements directs de 9,8% ou 47,1 Mds DH et de celui des investissements de portefeuille de 5,3% ou 7,3 Mds DH. Cette évolution est atténuée par l’amélioration du solde des avoirs de réserve de 16,1 Mds DH ou +4,5% et du solde des autres investissements de 12,2 Mds DH.

A fin 2024, la position nette débitrice du Maroc en investissements directs (ID) atteint 525,8 Mds DH (-478,7 Mds DH à fin 2023).

La position nette débitrice des investissements de portefeuille passe de 137,6 Mds DH à fin 2023 à 144,8 Mds DH à fin 2024. Cette évolution résulte d’une hausse des encours des investissements des non-résidents en titre marocains (+12,9 Mds DH). Les encours des investissements des résidents en titres étrangers augmentent de +5,6 Mds DH.

A fin 2024, la position nette en instruments financiers dérivés, vis-à-vis des non-résidents, s’établit à +554,9 MDH contre +339,3 MDH une année auparavant. Cette évolution résulte, principalement de la hausse des avoirs (+156,7 MDH : 756,5 MDH à fin 2024 contre 599,8 MDH à fin 2023) malgré la baisse des engagements (-58,9 MDH : 201,6 MDH à fin 2024 contre 260,5 MDH à fin 2023).

La rubrique « Autres investissements » représente la deuxième grande catégorie fonctionnelle des engagements financiers du Maroc vis-à-vis du reste du monde après celle des investissements directs. En 2024, sa position affiche un solde débiteur de 398,6 Mds DH.

Le rapport de l’OC précise par ailleurs que l’encours de la dette extérieure au sens large, selon la 6ème Edition du MBP (Manuel de la Balance des Paiements) est constitué des prêts (dette extérieure publique, dette extérieure privée y compris les prêts apparentés et les avances en compte courant), du numéraire et dépôts, des titres de créance, des crédits commerciaux et avances à la commande, des allocations DTS, de la rubrique « assurance, pension et dispositifs de garanties standardisées » ainsi que des autres comptes à payer/à recevoir. Cet encours enregistre une hausse de 13,2 Mds DH pour atteindre 723,8 Mds DH en 2024 contre 710,6 Mds DH une année auparavant.

En 2024, l’encours de la rubrique « Avoirs de réserve » enregistre une hausse de 16,1 Mds DH (375,5 Mds DH en 2024 contre 359,4 Mds DH une année auparavant).