Les contrats à terme sur le blé européen ont légèrement reculé mardi lors d’une séance peu animée, les prévisions de production en hausse dans les pays exportateurs continuant de peser sur l’offre, tandis que les opérateurs attendaient le résultat d’un appel d’offres lancé par l’Algérie, l’un des principaux importateurs mondiaux.
Le contrat blé décembre sur Euronext, à Paris, a clôturé en baisse de 0,1 % à 188,25 euros (219,54 $) la tonne.
À Chicago, le blé a également terminé en légère baisse, se maintenant près d’un plus bas de cinq ans.
Les analystes ont relevé leurs estimations pour la récolte de blé en Australie, selon une enquête Reuters publiée lundi, tandis que le cabinet de conseil IKAR a annoncé mardi avoir encore relevé son estimation pour la récolte russe.
Parallèlement, l’annonce d’un appel d’offres algérien prévu mercredi a suscité peu de réactions, les opérateurs s’attendant à ce que le blé français soit une nouvelle fois écarté, en raison des tensions diplomatiques persistantes entre Paris et Alger, et face à une concurrence accrue d’autres origines.
« Une nouvelle demande d’importation avec un appel d’offres cette semaine du grand acheteur algérien est la bienvenue, mais l’UE fera face à un défi de taille pour décrocher des ventes face à la concurrence des prix bas en provenance de la mer Noire et d’Amérique du Sud », a estimé un négociant allemand. « Je parierais sur la mer Noire pour fournir l’essentiel de l’achat algérien, éventuellement avec l’Argentine. »
Les prix compétitifs attendus pour une récolte record en Argentine alimentent les spéculations selon lesquelles le pays sud-américain pourrait exporter du blé vers l’Afrique du Nord cette saison, après des rumeurs de ventes au Maroc la semaine dernière.
Le blé argentin à 11,5 % de protéines, pour une expédition en octobre/novembre, se négociait autour de 204 à 210 $ la tonne FOB, ce qui correspond à un coût rendu Algérie (CAF) de 242 à 247 $ la tonne, selon le négociant.
Toutefois, les conditions de l’appel d’offres algérien, qui exigent que les cargaisons en provenance d’Amérique du Sud soient expédiées en novembre (contre décembre pour les blés européens), pourraient limiter les offres issues de la prochaine récolte argentine, ont ajouté des opérateurs.
En France, les primes sur le marché physique sont restées fermes, reflet d’un programme de chargement soutenu et de ventes encore limitées de la part des agriculteurs.
Les données hebdomadaires de l’Union européenne montrent que les exportations de blé tendre du bloc pour la campagne 2025/26 sont inférieures de 21 % à celles de l’an passé à la même date, bien que les chiffres pour la France et la Bulgarie, grands exportateurs, restent incomplets.