Bien que le risque de clusters scolaires de Covid-19 ne soit pas à ce jour avéré, la détérioration de la situation épidémiologique inquiète les parents d’élèves, particulièrement ceux ayant opté pour le présentiel dans une ville comme Casablanca.
Alors que la situation épidémiologique se complique au Maroc avec une montée en flèche de nouveaux cas Covid-19 enregistrés ces derniers jours, les parents d’élèves ayant choisi le présentiel (90%) retiennent leur souffle à cause du risque de fermeture d’établissements.
En effet, depuis la rentrée scolaire, le 2 septembre, quelque 229 établissements scolaires accueillant 128.599 élèves ont été fermés après que des cas positifs y ont été déclarés, selon les chiffres communiqués par le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi.
3.951 cas ont été ainsi détectés en milieu scolaire (1.708 étudiants, 1.767 enseignants, 289 cadres de l’administration et 187 autres cadres). Certes c’est minime comparativement 8.046.000 élèves qui ont fait cette rentrée (en présentiel et distanciel) mais le risque de formation de clusters scolaires demeure entier et l’éviter repose sur l’engagement et des parents et des établissements à respecter les mesures sanitaires.
Surtout dans des villes enregistrant un nombre important de cas comme Casablanca, qui enregistre une moyenne quotidienne de plus de 1.000 nouveaux cas de Covid-19 avec un pic de 1667 nouveaux cas en date du 13 octobre.
A Casablanca justement, les écoles n’ont ouvert leurs portes que le 5 octobre après un mois de durcissement des mesures de sécurité en raison justement de la dégradation de la situation sanitaire.
« Après 7 mois de distanciation sociale et une perturbation de leur rythme de vie, j’ai opté pour le présentiel pour mes enfants afin qu’ils reprennent un semblant de vie normale et ce malgré le risque élevé dans le contexte actuel. Tant que la crise se poursuit, il faudra bien que la vie continue aussi. Toujours est-il que je ne peux nier que chaque jour, lorsque je prends connaissance du bilan quotidien de la Covid-19, je me pose sérieusement la question : demain, vais-je emmener mes enfants à l’école ou pas », confie un parent d’élève à Casablanca.
Et d’ajouter « Voilà plus d’une semaine que les enfants vont physiquement à l’école et le changement est notoire dans leur comportement. Ils ont très vite assimilé qu’il y a une crise sanitaire et qu’il faudra vivre avec en respectant les mesures sanitaires observées dans leur établissement. Je croise les doigts pour que la situation s’améliore et qu’aucun retour en arrière n’ait lieu ».
Opter pour le distanciel ne dispense pas pour sa part les parents (10 %) d’interrogations sur le manque à gagner pour leurs enfants en termes de sociabilisation et du coût encore non quantifiable de la distanciation sociale.
« Face au risque de contagion à la Covid-19 en milieu scolaire, j’ai choisi le mode pédagogique distanciel et jusqu’à présent je suis très satisfaite de la prestation. Les enseignants interagissent avec les élèves et les impliquent dans le déroulé du cours comme s’ils étaient en classe. Mais le dilemme demeure posé : faut-il privilégier la sécurité à la sociabilisation surtout lorsque mes enfants commencent à réclamer d’aller en classe réelle et non virtuelle. Pour l’instant et en l’état actuel des choses, je les garde à la maison », explique pour sa part cette maman de deux enfants.
En effet, il y a lieu de rappeler que le 29 septembre, les pédiatres et pédopsychiatres avaient appelé dans une lettre adressée à Saaid Amzazi, à un retour urgent des enfants à l’école pour abréger leurs souffrances psychologiques en raison de l’absence de liens sociaux à cause de la Covid-19. Mais entre sécurité et équilibre psychosocial de leurs enfants, le cœur des parents balance !