Covid-19 va avoir raison du secteur touristique non seulement au Maroc mais également à l’échelle internationale. Le confinement, comme procédé, imposé à la population pour contrecarrer la prorogation de la pandémie peut constituer une brèche pour le redressement du secteur touristique.
Le tourisme à l’international
Covid-19 va avoir raison du secteur touristique non seulement au Maroc mais également à l’échelle internationale. La situation est si grave que l’Organisation Mondiale du Tourisme a révisé drastiquement ses prévisions pour l’année 2020. L’optimisme qui avait animé les pronostics de l’OMT s’est vite éteint avec la propagation de la pandémie. Alors qu’elle tablait sur une croissance mondiale oscillant entre 3 et 4%, l’organisation, s’attend à une croissance négative située entre 1% et 3%. Les pertes, en termes de recettes du tourisme international, sont estimées à 50 Mds de dollars américains.
Après avoir rappelé que le secteur du voyage et du tourisme a contribué au PIB mondial pour 9,1% en 2019 contre 8,80% en 2018, l’OMT tire la sonnette d’alarme sur l’impact économique ö combien désastreux en cas d’effondrement d’un tel secteur d’activité. Elle recommande que le tourisme soit au centre des stratégies de redressement et que la priorité lui soit donnée dans les plans de riposte.
Le tourisme au Maroc
Le même son de cloche retentit dans le Royaume chérifien où le secteur touristique est un contributeur de premier plan au développement durable, à la croissance économique et à l’emploi. En effet, selon le compte satellite du tourisme publié par le HCP, la part du secteur touristique dans le PIB s’est établie à fin 2018 à 6,9% contre 6,8% en 2017. Au niveau de la balance des paiements, la balance voyage de façon continue un solde positif. Ainsi pour l’année 2019 , ce solde s’est situé à 58 Mds de DH contre 55 Mds de DH pour l’année 2018 et 53 Mds pour l’année 2017.
En outre, au moment où Covid-19 fait ses premières victimes ailleurs, le secteur touristique a permis en janvier une recette voyages de l’ordre de 6,6 Mds de DH contre 5,92 Mds de DH en décembre 2019. Soit une hausse de 11,3%.
Réponse à la crise
Il s’avère donc nécessaire de prendre des mesures en toute urgence pour atténuer l’impact d’une crise sans précédent qui rappelle aux professionnels la vieille histoire de la guerre du Golfe. Il est donc attendu que la part léonine du Fonds créée pour lutter contre les conséquences de la pandémie soient affectées à ce secteur car le redressement et la sauvegarde ne peuvent être effectuées à l’œil.
Retour difficile
Seulement, il ne faut pas s’attendre à ce que la situation soit rapidement éclaircie juste après l’extinction de la pandémie. Il suffit de se rappeler que la crise financière de 2008 qui a ramené le taux de croissance du secteur à l’échelle mondiale à 3,8% en 2009 alors que l’Organisation Mondiale du Tourisme tablait sur une hausse de l’ordre de 4,10 % entre 2005 et 2020. Le risque est encore plus accentué pour le Maroc dans la mesure où les pays historiques émetteurs pour le pays sont fortement secoués par la crise. Les conséquences économiques de cette dernières sur les ménages sont de taille. Ces derniers seront sûrement appelés à restructurer leurs priorités et réorganiser leurs paniers.
Consommer marocain
Au cœur de cette situation confuse, le ministère du tourisme ne doit pas criser mais doit préparer une stratégie de riposte pour l’été 2020. La stratégie doit se concentrer sur le consommé marocain. Le confinement, actuellement observé avec une discipline inédite, sous le toit de nos maisons, doit être reconduit avec la même discipline, le même esprit de solidarité et de l’unité dans nos hôtels, restaurants, bars, plages marocains.
Prolongeons nos réserves
Dans le même sillage, les pouvoirs publics doivent intervenir impérativement auprès de l’Office des changes pour mettre en sursis les dispositions de l’instruction de change tendant à augmenter le montant des dotations touristiques. En effet, la dotation touristique fixe de 45.000 DH a été renforcée par une dotation variable équivalente à 25% de l’impôt sur le revenu dans la limite de 200.000 DH. Il parait que c’est cette disposition qui a fait flamber les dépenses touristiques en janvier en enregistrant une hausse de 14,20%. Il est question donc d’œuvrer pour un confinement de nos devises pour limiter la pression sur nos réserves de change appelées à supporter des coups sévères par le Covid-19.
1 comment
Vos estimation sont erronée mais Bien de 252 Milliards de Dollars de pertes et encore il va manque des chiffres pour les sous prestataires .