Et pourtant son rôle en tant que levier de croissance inclusive est indéniable.
La contribution des coopératives au PIB plafonne à 1,5% et la création d’emplois salariés reste très limitée.
Le secteur est handicapé par plusieurs contraintes.
L’absence d’une croissance inclusive qui profite aux différents pans de la société est le leitmotiv de la refonte du modèle économique. Entre autres pistes proposées par les économistes, on y trouve le développement de l’économie solidaire. Dans une interview accordée à la CFCIM, Mohamed Moustaghfir co-auteur du rapport du rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) affirme que le tissu coopératif constitue un levier important pour la croissance inclusive. L’économie sociale et solidaire concerne l’ensemble des composantes de la société marocaine, aussi bien dans le milieu urbain que rural. Elle constitue une solution efficace pour les populations les plus défavorisées.
Au terme de 2013, le sous-secteur coopératif regroupait 12.022 structures et 440.372 adhérents. Les domaines les plus prisés chez les coopératives sont l’agriculture, l’artisanat et l’habitat. La comptabilité et les télécommunications font de plus en plus leur apparition dans le tissu coopératif.
Toutefois, M. Moustaghfir revient sur les multiples contraintes d’ordre juridique, institutionnel et socioéconomique qui entravent le développement du secteur. Le tissu coopératif souffre également des ambiguïtés de la loi régissant les coopératives et ce malgré sa récente réforme. « Il subit le manque de moyens affectés aux organismes d’accompagnement des coopératives et pâtit de défauts de gouvernance résultant le plus souvent du faible niveau de qualification des gérants et des adhérents », explique le co-auteur du rapport du CESE. Outre ce qui précède, le secteur pâtit d’un manque de financement ainsi qu’une absence de couverture sociale pour les membres. A noter que la contribution des coopératives au PIB plafonne à 1,5% et la création d’emplois salariés y reste limitée.
Le tissu coopératif reste pour sa part méconnu par un manque de statistiques fiables. Les statistiques fournies par le HCP montrent que le nombre d’associations s’est élevé à 44.771 en 2009. Le Ministère de l’intérieur avance un total de 89.385 pour l’année 2012. Les créations des associations restent pour autant liées à l’INDH. Toujours est-il qu’à l’instar des coopératives, les associations font face à des contraintes qui limitent leur développement pour ne citer que les problèmes de financement, le manque de locaux et d’équipements, la difficulté de mobilisation de bénévoles et de ressources humaines qualifiées.
Une chose est sûre : le modèle de l’économie sociale et solidaire se veut une aubaine à même de garantir l’inclusion sur trois niveaux : social, sectoriel et territorial. D’où la nécessité d’une mobilisation des différents acteurs qui pourront d’une manière ou l’autre apporter leur pierre à l’édifice. Le temps que ça décolle, l’Etat a un important rôle à jouer en tant que garant et d’accompagnateur sur le plan réglementaire et financier. C’est le principe même de la péréquation verticale qui permet à l’Etat d’allouer des fonds à des régions précarisées les aidant ainsi à lutter contre leur léthargie.