Ecrit par Lamiae Boumahrou |
L’ONCF et les pouvoirs publics sont toujours en quête du montage financier le plus ingénieux pour lancer le projet de TGV Casablanca-Marrakech-Agadir qui va nécessiter un financement de plus de 100 Mds de DH. En attendant, un écosystème ferroviaire de construction de train est en phase de se mettre en place. Un appel d’offres sera lancé dans 1 mois.
En lançant en novembre 2018 Al Boraq, le Maroc a rejoint le club restreint des nations disposant de trains à grande vitesse (TGV). Avec la construction de la ligne Tanger-Casablanca, le Maroc est devenu le premier et seul pays africain à se lancer dans le développement du TGV.
Mais le Maroc ne compte pas s’arrêter là . 4 ans après le lancement de la première ligne à grande vitesse, le Maroc met les bouchées doubles en décidant de lancer la deuxième ligne du TGV reliant Casablanca-Agadir en passant par Marrakech. Un projet ambitieux certes mais très capitalistique avec un retour sur investissement à long terme. A noter que l’enveloppe budgétaire du projet est estimée à plus de 100 Mds de DH.
Depuis l’annonce de ce projet, on n’en sait pas plus sur comment l’Etat va-t-il financer ni sous quelle forme. Nous avons interpellé le directeur général de l’ONCF, Rabie Khlie, lors d’un point presse tenu en marge du 11e Congrès de l’Union internationale des chemins de fer (UIC) sur l’état d’avancement de cet ambitieux projet.
« Si sur le premier projet (Tanger-Casablanca) nous étions plus regardons sur le volet technique de la chose, aujourd’hui nous sommes plus attentifs au montage financier afin de trouver le montage le plus ingénieux », a-t-il précisé.
L’objectif étant de limiter l’apport des pouvoirs publics au financement du projet mais aussi pour limiter la dette. Aujourd’hui l’ONCF et l’Etat travaillent pour trouver le montage financier le plus approprié pour lancer ce projet d’envergure. Parallèlement, des études sont en cours notamment pour aboutir aux études d’exécution qui donneront lieu à des appels d’offres.
« L’Etat doit faire des arbitrages budgétaires et trouver le montage financier le plus approprié afin d’engager ce projet qui nécessitera 6 à 7 ans de réalisation. Nous espérons avoir de la visibilité sur le comment courant 2023 », a précisé R. Khlie.
En attendant de trouver les financements nécessaires et d’identifier le meilleur montage financier, Rabie Khlie a affirmé qu’un écosystème ferroviaire est en phase de se développer et de se mettre en place au Maroc.
« Le process de fabrication de train conventionnel est aujourd’hui lancé. Nous considérons que nos besoins ont atteint une taille critique dépassant les 100 trains. Cette taille critique intéressera certainement un ou deux constructeurs qui s’installeront au Maroc pour répondre à nos besoins un taux d’intégration qui démarrera à 10% pour le premier train pour finir à plus de 60% pour le dernier train », a précisé le DG de l’ONCF.
L’Office envisage ainsi de renouveler sa flotte de trains conventionnels et de continuer à développer son réseau ferroviaire.
Un appel à manifestation d’intérêt a déjà été lancé par l’Office auquel les plus grands constructeurs de train se sont intéressés, a annoncé R. Khlie.
L’idée est de pouvoir développer une plateforme d’écosystème ferroviaire au Maroc à l’instar de celles de l’automobile et de l’aéronautique.
Dans un mois, l’Office lancera l’appel d’offres pour sĂ©lectionner un ou deux constructeurs qui vont construire entre 100 et 150 trains Ă l’horizon 2030. « Nous sommes aujourd’hui en mesure de prendre en charge cet investissement qui va nous permettre d’avoir une flotte de nouvelles technologies qui va moins consommer d’énergie, moins d’entretien… », a prĂ©cisĂ© R. Khlie.