La commission du nouveau modèle de développement économique et social du Maroc a un travail de Titan. Elle doit collecter, centraliser, évaluer et proposer une solution à l’épineuse problématique de la croissance. Le modèle doit permettre de freiner les disparités et une meilleure répartition des richesses.
Le déclic
Le souverain, en saisissant que l’économie nationale file du mauvais coton, et que l’exécutif se contente de signer les parapheurs et n’entreprend aucune mesure de profondeur, a décidé la création d’une commission, pour repenser le modèle économique et social du Maroc. Aussitôt, la décision annoncée, plusieurs ont envoyé leurs copies au palais, d’autres ont préféré le procédé de la lettre ouverte et enfin d’autres ont multiplié les sorties médiatiques dans l’objectif de décrocher un siège au sein de la fameuse commission. La multiplicité des offres rassure la population, qui avale des poires d’angoisse depuis plusieurs années, sur l’existence d’une issue à l’horizon.
Plusieurs prétendants à la recette magique étaient ou sont encore au pouvoir. Pourquoi alors n’ont-ils pas mis en action leurs visions se demandent plusieurs opérateurs économiques ? La réponse est que la scène politique nationale regorge de politicards qui n’oseront jamais tuer la poule aux œufs d’or ou encore échanger leur bien-être contre un plat de lentilles.
Place aux audiences
Aussitôt nommée, la commission chargée de revigorer l’économie marocaine, a commencé à organiser, dans un cadre qui rappelle l’école, des séances d’écoute et ce dans une approche participative qui pourrait assurer l’adhésion de la majorité. La commission restreinte dresse l’oreille avant d’accuser réception de la proposition écrite. Les essais, du moins ceux rendus publics, en inventoriant des vérités premières voire des vérités de la Palice, peuvent prétendre à des distinctions littéraires mais seront vite recalées dès les premiers tours du prix Nobel de l’économie. L’examen des mémorandums levés à l’attention de ladite commission révèle la prédominance de la note électorale. En effet, 2021 est une année électorale et les partis politiques et leurs alliés se trouvent en ce moment dans une phase de post-vérité. Ils sont donc dans une situation ou l’émotion passe avant la réalité des faits. Ils ne sont pas prêts à sacrifier le pouvoir de gouverner au profit du bien-être des gouvernés.
Nous imaginons que juste après que les soumissionnaires prennent congé de la commission restreinte, Jettou devrait murmurer dans les oreilles de Benmoussa que les offres doivent être rejetées pour non conformité au cahier des charges.
C’est la grande confusion !
L’examen des propositions relève une confusion entre le modèle de développement économique et les pré-requis nécessaires pour la réussite de tout modèle. En effet, préalablement à la mise en place de tout modèle, il est vital de procéder à une large opération d’assainissement. Cette dernière nécessite une volonté politique, la mise en action de suprématie de la loi et de beaucoup de courage. Il s’agit en l’occurrence, et à titre indicatif, de la lutte contre l’économie de la rente, l’instauration des règles de bonne gouvernance, le respect de la parité, la réédition des comptes…
Quelle politique ?
Les documents présentés, revêtant plus le caractère d’un programme électoral, ne traitent d’aucune vision sur les politiques économiques à entreprendre. Ainsi, les choix des politiques économiques : politique d’investissement, politique d’épargne, politique monétaire, politique de change, politique fiscale, politique démographique, politique de l’emploi et bien d’autres brillent pas leur absence. En effet, il était question de présenter des politiques articulées et imbriquées les unes aux autres. Il ne faut pas omettre que le modèle de développement repose sur leur convergence. Il est donc difficile de construire un modèle de développement lorsque la convergence n’est pas bien établie. Les partis politiques et autres semblent, dans leurs mémorandums, s’adresser aux électeurs et non pas à une commission d’experts.
Quelle école ?
En outre, les documents présentés ne permettent pas d’élucider la position de leurs auteurs par rapport aux différents courants économiques. Allons-nous continuer avec les classiques et leur main invisible ou encore avec le fameux avantage concurrentiel ? Allons-nous nous aligner sur les Néo-classiques avec leur modèle de concurrence pure et parfaite ? Allons-nous nous inspirer du courant Physiocrate prônant la terre comme source de richesse ? Ou encore allons-nous opter pour l’interventionnisme de l’Etat développé par les Keynésiens ? Nous devons faire un choix et choisir c’est renoncer. Nous ne pouvons pas opter pour des mix-courants qui jusqu’à présent n’ont engendré que des semi-échecs voire des échecs.
Et les contraintes
Les documents adressés à l’attention de la commission n’ont pas mis en exergue les contraintes qui peuvent altérer la mise en place d’un nouveau modèle de développement économique. La première contrainte se rapporte à la déficience du capital, la seconde est associée à l’organisation économique et sociale du pays. En effet, la Maroc ne dispose pas d’une épargne conséquente à même de financer l’investissement et son commerce extérieur se démarque par une balance commerciale déficitaire. Cette situation le pousse à faire appel à l’aide extérieure sous forme d’endettement ou de dons. Avons-nous donc les moyens pour réaliser nos ambitions ? Est-ce qu’on peut donc construire un modèle économique bâti sur l’aide extérieure avec tout ce qu’elle implique en termes d’indépendance et parfois de souveraineté. En outre, la multiplicité des secteurs d’activité accentue le phénomène du dualisme. Il serait difficile d’assurer l’intégration de l’ensemble dans un cadre qui répond aux impératifs du développement.
Les partis politiques et autres ne seraient pas d’une grande aide pour la commission de Benmoussa. Ce dernier doit compter sur son commando pour accoster le bateau marocain au port du développement. Wait and see !
4 Commentaires
à force de continuer à vouloir faire du neuf avec du vieux(les vorace budgétivores dinosaures syndicalistes et les piteux minables et inutiles chefs de partis politiques)rien de sérieux ne sortira de cette CSMD
Chakib Benmoussa au lieu de perdre le temps précieux n’a compter sur 1 seul exceptionnel citoyen Mohamed Bellahsen doté d’un EXCELLENT cerveau bien formaté par feu Meziane Belfkih Abdelaziz (le MBA incontournable pour produire le meilleur MDM) pour de réelles et multiples réformes dont la plus importante est celle qui vise les mentalités des hauts responsables en commençant par Chakib Benmoussa !
En écrivant ceci le journaliste rédacteur de l’article et tous les lecteurs doivent bien noter que je suis sérieux, très sérieux. J’espère que le top management de Ecoactu vont prendre le présent commentaire au sét et me contacter aujourd’hui, entre 10 et 15h, au tel 0663766855
J’espère que le top management de Ecoactu vont prendre mon précédent commentaire au sérieux et me contacter aujourd’hui, entre 10 et 15h, au tel 066376685 et/ou e-mail : sidibellahsen@gmail.com
Je préfère recevoir des questions par e-mail que parler au téléphone parce que nous n’avons pas de temps à perdre dans les jugements de valeurs et aux apparences souvent trompeuses (je suis, contrairement à Chakib Benmoussa, issu de l’école publique gratuite peu équilibrée et très peu encadrée … les maths ont fait de moi Ingénieur Travaux-Publics made in Morocco née pour servir l’humanité entière en me basant sur l’excellente éducation acquise à Souss et Boujâad … et sur l’expérience professionnelle capitalisée ici et au Sénégal pays de Teranga où j’ai dégusté la francophonie et la bonne gestion des ressources rares).
Bonne journée
Je pense qu’il faudra taper sur 3 volets:
1) adopter la langue arabe / anglais –
2) centraliser valoriser et accentuer tous les efforts sur la recherche et developpement avec la cooperation avec les entreprises, afin de renforcer la production consommation locale, ameliorer l’image made in morocco, diminuer l’import.
3) diminuer au max les prets et oser augmenter les taxes pour les plus riches, avec le courage qu’il en faut.
Pour la langue, si pour moi chaque pays developpé dans ce monde le peuple n’utilise dans les secteurs actifs (administration, banque, santé, education) que la langue du peuple (plus l’anglais pour l’international) alors je voudrai bien tous tourner en arabe et la developper. Langue comprise par 95% commune pour 27 pays, alors que des petits pays comme slovenie, pologne, denmark il n y a que ces 2 millions, 5 millions qui parlent cette langue dans le monde. Il n’utilise que celle ci dans leur pays partout (meme les logiciels manuels et loi force a l’utiliser). Il faudra casser un jour avec la vrai colonisation française.
Pour le commentateur Bellahsen, je te recomande de t’integrer vivement dans un parti politique si ce n’est deja le cas, on dira surement que aucun d’eux ne prone des valeurs avec lesquel on s’accorde mais dans la vie on ne cherche pas le parfait mais le meilleur des mauvais.