Ecrit par Imane Bouhrara |
Le marché de la pièce de rechange automobile est de loin très complexe dans un pays qui compte un parc de près de 5 millions de véhicules toutes catégories, avec un taux de progression de 5,5% et un marché estimé à 20 Mds de DH selon le Groupement interprofessionnel de l’automobile au Maroc. L’industrie locale représente 10 % seulement de ce marché et reste concentrée sur les pièces d’usure.
Le Groupement Interprofessionnel de l’automobile au Maroc (GIPAM) a présenté la 2ème Édition du Salon M.A.T 2022, Moroccan Automotive Technologies, sous le thème « Enjeux et perspectives de la profession face aux évolutions technologiques » et qui se tiendra du 15 au 18 décembre au Centre International des Conférences de Casablanca « CICEC ».
Un événement digne d’intérêt puisqu’il réunira tous les acteurs de l’après-vente automobile au Maroc autour de 5 ateliers consacrés à l’hybridation, la carrosserie rapide, les systèmes d’embrayage, etc, autant d’éléments importants pour la qualité et la garantie de la prestation aux usagers et, par ricochet, leur sécurité sur la route.
L’événement est également rythmé par 5 tables-rondes à travers lesquelles, le GIPAM, qui regroupe un tiers des acteurs du Maroc dont 4 des 7 industriels locaux tend à débattre des défis et challenges qui s’opposent à ce marché que ce soit la formation ou la labellisation… mais surtout le Made in Morocco qui à ce jour ne représente que 10 % d’un marché où interviennent constructeurs, équipementiers internationaux et casses.
Et ce à l’heure de l’émergence de nouveaux centres de production de la pièce de rechange automobile sur le marché mondial, notamment en Turquie, Chine ou Taiwan, explique Aziz Dich commissaire général du GIPAM.
Et bien que le groupement ne compte que 4 des 7 équipementiers nationaux, le GIPAM, créé en 2017, est composé des acteurs qui se partagent le même marché, tend à une meilleure compréhension du marché, défendre les intérêts communs et surtout fédérer les acteurs vers une meilleure organisation, souligne pour sa part Achraf El Housni, membre du GIPAM.
D’ailleurs, le secteur est largement formel, répond aux normes et exigences, notamment I.A.T.F 16949, l’extension de la norme ISO 9001/ 2008 plus spécifique et contraignante dans tous les secteurs liés à la construction Automobile. Une vingtaine des membres du GIPAM sont également certifiés de la nouvelle version du label Salamatouna (IMANOR).
Et la question du Made in Morocco sera également bien présente pour la deuxième édition du M.A.T. car comme l’explique Saad Benamour, membre du bureau du GIPAM, c’est une question que le groupement porte à cœur d’autant qu’il ne manque rien au Maroc pour créer les conditions nécessaires pour l’émergence d’une industrie locale de la pièce de rechange automobile. Seul bémol, selon lui, la taille du marché qui ne peut justifier de grands investissements et le nombre important de références à couvrir. L’une des alternatives en plus de la volonté politique et le soutien nécessaire à une telle initiative, est d’encourager l’exportation vers d’autres marchés notamment africains.