L’Europe, principal partenaire du Maroc, se prépare à l’adoption d’une nouvelle mesure non tarifaire « Taxe Carbone » pour financer son plan de relance. Les conséquences d’une telle mesure sur les exportations risquent d’être très lourdes. C’est pourquoi la décarbonisation de l’industrie marocaine devient inéluctable.
Comme dit l’adage « un malheur ne vient jamais seul ». En plus de la pandémie qui a fragilisé l’économie, le Maroc devra faire face à une nouvelle contrainte non pas sans conséquence sur les échanges extérieurs particulièrement les exportations. Et pour cause, l’Europe, principal partenaire du Maroc, s’apprête à appliquer une nouvelle mesure non tarifaire qui, le moins que l’on puisse dire, inquiète. Il s’agit de la taxe carbone que l’Europe va appliquer aux frontières. Avec 75% des exportations destinées à l’Europe, le manque à gagner serait important.
C’est un principe du chacun pour soi et Dieu pour tous que l’Europe compte adopter pour financer sa relance. En effet, lors du Conseil européen tenu le 21 juillet, les Vingt-Sept chefs d’Etat et de gouvernement se sont accordés pour créer de nouvelles ressources propres dans le but de rembourser, à partir de 2028, les subventions accordées dans le cadre du Plan de relance
« Cette crise a été à l’origine d’une accélération du protectionnisme notamment en Europe qui cherche de plus en plus à se protéger. La pandémie a donné un visa à ceux qui voulaient appliquer plus de barrières », a précisé le ministre de l’Industrie et du Commerce Moulay Hafid Elalamy.
Bien que le sujet divise, entre ceux qui sont pour et ceux qui revendiquent le fait que cette mesure va à l’encontre du principe même de la protection de l’environnement, il faut tout de même se préparer. Le ministre de l’Industrie a mis en garde, lors de la réunion du Conseil national de l’Entreprise (CGEM) tenue ce jeudi 24 septembre, les industriels sur cette menace qui risque de les prendre au dépourvu.
C’est un nouveau handicap qui risque de se rajouter au problème de la compétitivité du tissu économique principalement celui orienté à l’export. Si l’industrie marocaine ne s’y prend pas à temps, les conséquences sur nos exportations, et par ricochet, sur la balance commerciale, pourraient être fâcheuses.
A noter qu’en quelques mois de crise sanitaire, les exportations ont accusé un coup dur avec une baisse de 17% se limitant à 140 Mds de DH sans oublier que nous continuons à importer beaucoup plus que ce nous exportons avec un déficit commercial qui se situe à 100,1 Mds de DH à fin juillet.
Taxe carbone : la riposte du Maroc
Conscient de l’impératif de s’aligner à cette nouvelle donne au risque de se voir écarté de l’échiquier international notamment au niveau de la région, le ministère de l’Industrie veut prendre de l’avance en plaçant la décarbonisation de la production industrielle en 4ème priorité de la nouvelle stratégie industrielle. L’objectif étant d’améliorer la compétitivité du secteur industriel marocain et de renforcer son attractivité , son vrai talon d’Achille.
« La pandémie a eu comme conséquence la fermeture des frontières poussant les pays partenaires à se recroqueviller sur eux-mêmes et sont en phase de revoir la relocalisation industrielle. Mais la relocalisation donnera inéluctablement la chance de partage qui ne sera pas compétitive si elle part de l’Asie directement en Europe », avait déclaré le ministre.
Mais ce n’est pas tout. MHE a évoqué la mise en place de nouvelles barrières dont la taxe carbone.
A part l’objectif d’avoir plus de produits décarbonés, l’Europe cherche surtout à se protéger. Ce qui rend la décarbonisation de l’industrie marocaine un impératif aussi bien pour renforcer l’attractivité des entreprises exportatrices mais également pout attirer davantage d’investisseurs.
C’est une carte à jouer pour tirer profit de cette crise sanitaire d’autant plus que le Maroc est très avancé en matière de production d’énergies renouvelables. Rappelons qu’à l’horizon 2030, l’objectif est que la part des énergies renouvelables de la production électrique soit de 50%.
Tout l’enjeu aujourd’hui est d’orienter cette énergie, qui n’est pas chère, vers les parcs industriels et les industries avec des prix compétitifs. En effet, le recours à cette énergie permettrait de réduire considérablement la facture énergétique principale dépense de l’industrie.
« Nous sommes en mesure de décarboner l’ensemble de notre production », a déclaré confiant MHE.
Encore faut-il démarrer ce processus dès maintenant pour être au rendez-vous et accélérer les processus d’adoption de tout le cadre réglementaire et législatif régissant la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables.
Rappelons qu’un projet d’amendement n°40-19 visant à améliorer le cadre législatif et réglementaire régissant l’activité de réalisation des projets d’énergies renouvelables par le privé, tout en garantissant la sécurité et la viabilité du système électrique national et l’équilibre de toutes ses composantes n’a toujours pas vu le jour. Un projet dans le circuit de validation depuis décembre 2019 date de son dépôt au Secrétariat Général du Gouvernement (SGG).
1 comment
La dé-carbonisation est l’ensemble des mesures et techniques qui visent à réduire la teneur en carbone, plus spécifiquement en CO2, des énergies, voire d’une économie entière. est ce que nous avons tout ce dont a besoin pour le faire : la Volonté Politique.. et les moyens…. ? et comme le dis MHE il Faut s ‘y mettre de SUITE car le Chantier est GRAND Voire TROP GRAND . et Y mettre L’Homme qu’il faut a cette Place ; DÉVELOPPEMENT DURABLE , CHIMIE , ÉLIMINATION DU CO2 , un Vrai chimiste : École nationale supérieure de chimie de Paris