La question est remise sur la table. Le secteur de la publicité, un axe majeur dans la vie économique mais aussi pilier de l’écosystème médiatique notamment audiovisuel tend à une structuration, efficience et transparence au moment où des défis plus importants se posent, notamment celui des plateformes numériques internationales. Autant de questions à l’ordre du jour des premières Assises de la Publicité tenues les 8 et 9 octobre à Casablanca.
Quelles perspectives pour le secteur de la publicité au Maroc dans un monde en perpétuelle mutation et comment garder une forme de souveraineté lorsque les plateformes numériques internationales défient toute concurrence et toutes les frontières ?
Ce sont en là quelques questions qui se posaient lors des premières assises de la publicité, qui se sont ouvertes le 8 octobre à Casablanca.
D’emblée, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid estime que ce conclave représente une étape cruciale sur le chemin de la construction d’un secteur publicitaire structuré, transparent et dynamique.
Intervenant à l’ouverture des travaux de ces Assises, organisées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le ministre a noté que la publicité est bien plus qu’un espace de créativité et de création d’emplois, elle constitue également « un pilier de la souveraineté numérique et médiatique que le Maroc s’attache à consacrer et à défendre ».
Et d’ajouter que la publicité demeure une source essentielle de revenus pour les médias.
Chiffres à l’appui, M. Bensaid a révélé que les industries culturelles et créatives (ICC), véritable moteur de croissance durable et d’emploi qualifié, représentent désormais 2,7 % du PIB national, contre 2,4 % en 2022, précisant que cette croissance se traduit par la création d’un grand nombre d’emplois diversifiés et de qualité, puisque le secteur emploie 140.000 personnes, dont un tiers de femmes.
« Les industries culturelles et créatives sont le secteur qui emploie le plus de jeunes dans le monde », a-t-il indiqué, relevant que la jeunesse marocaine, instruite et connectée, constitue dans ce contexte un atout de taille.
D’où, pour lui, l’importance de ces Assises qui se tiennent conformément aux Hautes Orientations Royales et visant à consolider un pilier essentiel des ICC dans la dynamique de la structuration des autres filières, entre autres, le cinéma, les jeux électroniques, la musique ou encore les arts plastiques.
L’importance de ces assises résident également dans le fait que l’avenir du secteur de la publicité et sa structuration implique un autre écosystème, celui des médias. C’est dans ce sens qu’a abondé la présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, mettant en avant le rôle important de la publicité dans le développement économique et des médias.
« La publicité ne se résume pas à des parts de marché, à des budgets ou à des modèles économiques mais elle est avant tout un message destiné au consommateur, suscitant la tentation et construisant une image et des représentations, et du coup, elle ne peut pas s’affranchir des exigences éthiques imposées dans l’espace public », a-t-elle souligné.
Elle a, à ce propos, fait savoir que le contenu publicitaire figure en haut des préoccupations de la HACA, insistant sur l’impérieuse nécessité du respect strict de la séparation entre le contenu publicitaire et le contenu éditorial, un principe fondamental garant de la déontologie professionnelle. Défendant au passage l’importance de l’intégrité de l’information.
L. Akharbach a rappelé que le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a déjà pris plusieurs mesures disciplinaires en la matière et demeure particulièrement vigilant quant à l’application de ce principe.
Et de relever la nécessité de trouver des solutions au déficit des recettes publicitaires et aux difficultés économiques des médias audiovisuels, dans le respect des droits des citoyens à un espace médiatique public libre et crédible.
Ces assises dont les recommandations seront formulées ce jeudi dans l’après-midi interviennent dans un moment crucial qui replace les ICC dans leur rôle premier d’information et d’encadrement des différents publics.